Un homme coléreux, qui boude durant des semaines sous des prétextes futiles, se permet toutes sortes d’indélicatesses parce que c’est un homme nerveux. Combien sommes-nous, à imaginer qu’un jour « l’autre changera » ? Est-il possible de retrouver une vie de couple plus sereine et calme? Ci-dessous, on trouvera des réponses à ces questions.
S’énerver
Une personne colérique est avant tout une personne qui a mal. “Elle tente de façon maladroite de diminuer sa souffrance en s’en prenant aux autres, et en leur reprochant de souffrir à cause d’eux” explique la psychanalyste. Et ce, même si les véritables raisons de sa douleur sont tout autres.
Accepter d’être la victime
Si dans un premier temps, se poser en victime peut permettre d’apaiser les tensions, très vite, cette réaction peut devenir préjudiciable au couple. Jouer la victime revient à “entrer dans le jeu du conjoint”, précise la psychologue. Agir de la sorte ne permet pas de “désamorcer la décharge agressive sur le moment, ni d’évoluer vers un échange de meilleure qualité dans le temps”.
En résumé, se montrer faible laisse plus d’espace au colérique.
Se taire
Lorsque la crise est passée, le conjoint colérique se sent beaucoup mieux, soulagé. “Parfois, il a même jusqu’à oublier ce qu’il a fait ou dit” explique la psychologue. A ce moment-là, il est alors possible de revenir sur les événements précédents.
Mais attention, pour que cela soit utile, “il faut que le partenaire soit extrêmement serein” ajoute la psy. S’il se sent toujours secoué ou blessé par ce que le colérique a pu lui dire, il risque de se montrer maladroit au moment de clarifier la situation. La crise peut alors repartir de plus belle.
Pour autant, cette explication est nécessaire. “Le conjoint doit pouvoir mettre des mots sur ses émotions et son comportement” déclare la psychologue Vanina de Touchet. Il convient alors de trouver le bon moment pour se poser calmement et discuter. Selon les couples, il peut s’agir des heures suivant la crise, du lendemain, voire plus tard.
L’empêcher de se dépenser
Un conjoint colérique peut trouver dans le sport une façon de canaliser son agressivité sur le court terme. “Cependant, il ne peut s’agir que d’une aide, et non d’une résolution du problème”, précise la psychologue Ariane Suisse.
En faisant du sport, le conjoint colérique peut trouver une raison de ne pas régler les causes réelles de ses colères. Il lui sera alors beaucoup plus difficile d’apprendre à contrôler ses émotions.
“Le sport n’est pas la seule piste à explorer” ajoute Sylvie Protassieff, psychologue. Certaines personnes enclines à des excès colériques pourront préférer s’exprimer à travers une activité artistique comme le théâtre, la peinture, l’écriture ou tout simplement dans des activités du quotidien telles que le bricolage ou le jardinage.
Accepter les colères
Qu’ elles soient accompagnées de cris, d’insultes, d’objets cassés… les crises de colère ne doivent pas être acceptées. Chaque attaque est semblable à un traumatisme pour le partenaire, à une certaine violence physique.
“Si le colérique casse ou détériore des objets auxquels son partenaire tient, cela s’apparente à un viol” précise la psy. Poser des limites est alors nécessaire. Pour cela, faire appel à un psychologue peut aider à se trouver dans le calme et en terrain neutre.
De plus, “des études ont montré que la violence “mineure”, si elle est acceptée, tend à s’aggraver”, ajoute la psychologue Ariane Suisse. Il est donc important pour le partenaire de réagir tout de suite lors d’excès d’agressivité. “Plus le mécanisme s’installe et plus il est compliqué de retrouver un fonctionnement de couple sain”, résume Vanina de Touchet.
Rester quoi qu’il arrive
Lors d’une crise, le conjoint colérique aura tendance à vouloir blesser son partenaire, par des mots ou des gestes violents, afin de minimiser ses propres souffrances. Dans ce cas, prendre de la distance en sortant de la pièce par exemple est “la décision la plus sensée qu’on puisse prendre”, juge Ariane Suisse, psychologue, qu’il s’agisse du colérique ou du partenaire.
Mais “si c’est le partenaire qui sort, il doit le verbaliser et dire : “Je vois qu’on ne peut pas se parler calmement pour le moment, je ne veux plus entendre ce que tu es en train de me dire, je sors un moment” ” conseille Sylvie Protassieff.
L’empêcher de s’exprimer
Il est difficile de conseiller un conjoint colérique lorsqu’il est en pleine crise. Mais lorsqu’il accepte de se remettre en question, il peut être intéressant pour lui de se munir d’une feuille et d’un stylo pour écrire les motifs de son agressivité.
“Ecrire peut être quelque chose de positif, dans la mesure où cela permet au colérique de prendre de la distance avec ce qui l’agite, de mettre des mots, pas uniquement de jeter tout ce qui lui passe par la tête pour blesser l’autre” explique Sylvie Protassieff.
Toutefois, “cela ne suffira pas à éviter les crises, précise Vanina de Touchet, psychologue, mais permettra une amélioration avec le temps”.
Avec l’âge, ça s’améliore ?
En vieillissant, un conjoint colérique gagne en maturité émotionnelle… mais seulement si les expériences qu’il a vécues le lui permettent. Ainsi, chez certains, les colères vont se calmer au fil du temps.
Pour d’autres par contre, “les éclats de colère sont une stratégie gagnante et leur permettent d’obtenir ce qu’ils veulent”, décrypte Ariane Suisse. Dans ce cas, aucune chance de constater une amélioration avec l’âge.
En effet, en vivant depuis longtemps aux côtés d’un partenaire qui accepte tout, ils ne seront pas tentés et n’auront aucune raison, dans leur propre intérêt, d’améliorer leur caractère.