Avec l’assouplissement des restrictions sanitaires à travers le Canada, un comité de la Chambre des communes a été averti lundi que de nouveaux variants de la COVID-19 continueront d’apparaître tous les quelques mois à moins que le faible taux de vaccination dans les pays défavorisés n’augmente.
Le message a été transmis au Comité permanent des affaires étrangères et du développement international de la Chambre des communes par de hauts responsables de Gavi, l’organisation internationale qui dirige la distribution de vaccins dans les pays en développement, et du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).
Le Dr Seth Berkley, le directeur exécutif de Gavi, a indiqué que si le Canada offre de quatrièmes doses de vaccins contre la COVID-19 et a un taux de vaccination supérieur à 80% de sa population, le taux mondial, lui, atteint à peine 59%.
Il a relevé que dans les 18 pays les plus pauvres, moins de 10% des gens sont complètement vaccinés. Le Dr Berkley a expliqué qu’avec 2,7 milliards de personnes non vaccinées dans le monde, la COVID-19 a amplement d’espace pour muter vers de nouveaux variants, comme la récente souche Omicron, qui rend malades des personnes triplement vaccinées dans les États riches. «Même si de nombreux pays à couverture élevée ont maintenant assoupli les restrictions et rouvert leurs sociétés, nous sommes toujours dans un état de crise mondiale, a indiqué le Dr Berkley. Jusqu’à présent, un nouveau variant est apparu environ tous les quatre à cinq mois, et globalement, rien n’a changé pour nous donner des raisons de croire que ce schéma ne se poursuivra pas.» Lily Caprani, responsable de la santé mondiale, des vaccins et de la réponse à la pandémie pour l’UNICEF, a déclaré qu’il était dans «l’intérêt personnel éclairé» de pays comme le Canada d’augmenter les taux de vaccination partout, sinon il y aura un cycle continu de nouveaux variants émergents. «Comme nous le savons, un nouveau variant continue d’émerger tous les quatre mois environ et la menace n’est pas terminée, ni pour ces populations vulnérables ni pour aucun pays — même ceux avec une couverture vaccinale élevée», a expliqué Mme Caprani.
De plus, bien que la COVID-19 n’ait peut-être pas posé le plus grand risque pour les enfants par rapport à d’autres groupes, la pandémie leur a causé des dommages par d’autres moyens. Les fermetures d’écoles, le manque d’accès aux soins de santé maternelle et néonatale et la baisse des vaccinations contre d’autres maladies évitables ont entraîné une réémergence de la rougeole et de la poliomyélite, a-t-elle ajouté.
«Les enfants sont en quelque sorte des victimes cachées de la pandémie», a-t-elle précisé.
Mme Caprani et le Dr Berkley ont déclaré au comité que le problème de l’approvisionnement en vaccins — qui a suscité de nombreuses critiques l’année dernière selon lesquelles le Canada et d’autres pays étaient des thésauriseurs de vaccins — n’est plus le problème dominant. Il existe désormais de nombreuses doses de vaccins fabriqués, mais les pays moins développés n’ont pas la capacité de faire vacciner les gens.