elle devait être confirmée, la sortie du nucléaire en Belgique engendrerait un surcroît d’émission de CO2 en Europe, du fait du recours excessif aux centrales à gaz fossile. Une telle évolution serait contraire aux engagements climatiques du pays, selon L’Echo, le 4 mars 2022. Le débat fait rage au sein du gouvernement entre partisans d’une sortie du nucléaire et ceux qui préconisent une prolongation d’au moins deux réacteurs. Les risques pour la sécurité d’approvisionnement électrique d’un abandon de l’énergie nucléaire et les enjeux en matière de coût et d’autonomie stratégique ont été et sont largement débattus. En effet, face au déclin des extractions gazières européennes – en particulier norvégiennes et hollandaises – toute consommation future de gaz représente une dépendance accrue à la Russie. Or, Moscou nous montre d’ores et déjà dans le contexte de la crise ukrainienne sa détermination à user de ce levier pour faire pression sur l’Europe. Mais qu’en est-il des émissions de gaz à effet de serre ? Peut-on quantifier l’impact qu’aura la fermeture des 7 réacteurs du pays, si tant est que cette décision soit confirmée ? L’ordre de mérite Avant de parler des conséquences potentielles en matière d’émission de CO2 de la fermeture des centrales nucléaires belges, il est nécessaire d’expliquer comment sont appelées les centrales de production d’électricité. En effet, les différentes capacités électrogènes ne sont pas sollicitées dans un ordre aléatoire, mais en suivant leurs coûts variables croissants. Les coûts variables sont ceux qui dépendent de la production: autrement dit, le prix du combustible et des droits d’émission de CO2. Ce raisonnement est logique. Imaginons que pour répondre à une demande d’électricité on dispose d’une éolienne avec vent et d’une cen – trale à charbon, toutes deux disponibles. On préférera faire produire en priorité l’éolienne pour laquelle on n’a pas besoin d’acheter de charbon ni de droits d’émission de CO2.