Dans un article publié par le quotidien Al-Masri Al-Youm, Abdel Latif Al-Ménaoui indique que, depuis environ deux semaines, c’était l’anniversaire du jour où les gouvernements de 32 pays africains indépendants avaient signé, à Addis-Abeba, le document d’accord portant création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA). C’était le 25 mai 1963.
A l’époque, la question n’était point facile. Les dirigeants du continent s’étaient divisés en deux camps.
Le groupe de Casablanca, dirigé par le président du Ghana, Kwame Nkrumah. Il visait la création d’une fédération qui regroupe les pays africains. Proposition adoptée aussi par l’Egypte sous la direction de Gamal Abdel Nasser.
Toutefois à l’époque, le président sénégalais Léopold Sédar Senghor dirigerait l’autre camp, le groupe de Monrovia. Ce groupe jugeait nécessaire de parvenir à l’unité africaine de façon graduelle à travers, d’abord, le renforcement de la coopération économique.
Abdel Nasser avait qualifié la signature de « grande victoire ». Il aspirait à une Afrique unie. Un grand intérêt égyptien pour le continent noir s’affichait mais sans dépasser l’échelle politique.
Dans un autre contexte, l’ancien Secrétaire général de l’ONU, Boutros Boutros-Ghali, avait appelé le président Moubarak, avant de quitter Le Caire, en 1992, à modifier le poste de ministre des Affaires étrangères, occupé par Boutros-Ghali, en ministre des Affaires africaines.
Il a justifié cet appel par le rôle qu’ont joué les pays africains dans le soutien à son accession au poste de Secrétaire général de l’ONU.
Cependant, l’intérêt de l’Égypte pour l’Afrique avait diminué durant les décennies d’après. Puis est intervenu l’attentat contre Moubarak à Addis-Abeba.
Vers la fin de son mandat comme SG de l’ONU, Boutros-Ghali avait souligné son inquiétude vis-à-vis du recul du rôle de l’Égypte en Afrique. Recul qui a continué jusqu’à ce que la diplomatie égyptienne ait repris ses activités au sein de l’Union Africaine.
Les plus hautes autorités égyptiennes accordent actuellement un intérêt clair à l’Afrique. L’Egypte a œuvré, à court et moyen termes, à consolider les relations du Caire avec les capitales africaines.
Parmi les exemples qui concrétisent cela, l’initiative de développement des pays du Bassin du Nil et le projet de développement durable en Afrique.
Peut-être que les plus hautes autorités vont examiner de nouveau l’idée de créer un ministère des Affaires africaines. Ministère qui renforcerait la présence égyptienne en Afrique de façon vitale et suffisante notamment dans la phase à venir.