Les Egyptiens utilisent beaucoup le terme “Kossa” pour rechigner quand une personne obtient un droit qu’elle ne mérite pas. On dit que du temps des mamelouks ou des fatimides, les marchands se rassemblaient devant les murailles de la ville pour entrer vers le marché, dès que le jour se lève. Ils étaient impatients de vendre leurs fruits et leurs légumes. Comme les courgettes, appelées “kossa” en arabe, étaient parmi les légumes qui s’abîmaient très rapidement, les vendeurs de courgettes passaient toujours en premier vers le marché à la levée du jour. C’est pourquoi les Egyptiens ont tendance à utiliser le terme “kossa” quand une loi passe rapidement, sans être trop révisée.
Cette expression rappelle un peu l’expression française : graisser la patte. La patte était jadis utilisée au sens de la main de l’homme qui se laisse corrompre. L’expression provient d’un contexte similaire, même s’il y a une différence de connotation.
Voici quelle serait l’origine de cette locution proverbiale : au VIe siècle le clergé reçut le droit de toucher la dîme sur le produit de la vente des chairs de porcs (de carnibus porcinis). C’était même, si l’on s’en rapporte à la chronique, pour percevoir plus facilement cette redevance que, par la suite, la foire aux jambons se tint sur le parvis Notre-Dame. Afin de rendre les commissaires moins rigides, les vendeurs leur mettaient dans la main un morceau de lard qui, naturellement, la leur graissait (cette viande était déjà fort estimée au Moyen Age). »