Les musulmans ayant l’âge requis ne doivent ni manger, ni boire, ni fumer, ni avoir de relations sexuelles de l’aube au coucher du soleil. C’est le neuvième mois du calendrier musulman. L’Aïd el-Fitr est la fête qui marque la fin de la période du jeûne et le premier jour du mois suivant.
Après que l’observation du croissant de lune du mois béni de Ramadan soit confirmée, les musulmans commencent de nombreuses préparations compatibles avec les rituels du mois sacré, et malgré la présence de certaines coutumes établies chez tous les musulmans à passer le mois de Ramadan, chaque peuple a ses propres particularités et coutumes qui le distinguent des autres, et dans cet article, nous passerons en revue certaines des coutumes et rituels des peuples pendant le Ramadan.
Le samedi 2 avril 2022 marquait le coup d’envoi des célébrations du Ramadan. Un mois sacré de jeûne pour 1,5 milliard de musulmans. Que ce soit en Mauritanie, aux Comores, en Ouganda ou encore au Soudan, cette période ne sera pas vécue de la même manière.
Chaque mercredi jusqu’à la fin du mois béni du Ramadan, le Progrès Egyptien vous accompagne dans une tournée de par le monde musulman à travers des reportages sur les aspects relatifs aux rituels du Ramadan.
Comment vit-on le ramadan? Que mange-t-on au moment de la rupture du jeûne ? Quelles sont les conséquences économiques de cette pratique ? Voici quelques-uns des thèmes abordés dans cette tournée effectuée dans différents pays africains. Bon voyage…
Par : Névine Ahmed, Soha Gaafar, Marwa Mourad et Aya Magdy
Au Ramadan, la générosité est “made in Soudan”
Pour les musulmans soudanais, le Ramadan est un mois de jeûne et de prière, mais aussi une occasion de passer plus de temps avec la grande famille. Les maisons sont souvent décorées de guirlandes de lumières scintillantes, les portes sont ornées de lanternes et des bannières orientales rouges et bleues sont suspendues aux plafonds des salons et des salles à manger. Certaines familles relookent complètement leur maison pour le Ramadan en y ajoutant des tissus traditionnels rouges à motifs, en prévision des invités.
Renouvellement des ustensiles de cuisine:
Les musulmans du Soudan sont désireux de renouveler leurs ustensiles de cuisine dès l’arrivée du mois de Ramadan, et ils considèrent cela comme une célébration rituelle du mois sacré, et les voix de récitation des sourates coraniques sont plus fortes parmi les rangs des femmes soudanaises le matin du mois de ramadan, et le ramadan au Soudan se caractérise par le rassemblement des familles sur les places pour leur iftar collectif, et parfois les femmes rompent leur jeûne à la maison, et les hommes portent leur iftar et le mangent dans la rue devant la maison, pour permettre aux passants de participer avec eux sans gêne.
Sur la voie rapide
Alors que le soleil se couche sur le village Al-Nuba, les jeunes hommes déroulent des tapis en bordure des autoroutes et leurs amis y déposent plats et boissons pour la rupture du jeûne.
Quelques minutes plus tard, ils sont rejoints par des villageois dont la mission est d’arrêter, par tous les moyens, les voitures et les camions sur la voie rapide. Les mains en l’air, ils hèlent chaque voiture, n’hésitant pas à se mettre en travers de leur chemin.
“Venez rompre le jeûne. C’est l’heure de l’iftar”, lancent-ils à l’adresse des passagers.
“Lorsque c’est l’heure de l’iftar, nous essayons de stopper tous les véhicules qui passent par notre village et pressons les conducteurs de rompre le jeûne avec nous”, affirme un des jeunes volontaires hommes pendant que les femmes rompent le jeûne à quelques mètres de là.
Mauritanie : On se rase les cheveux et on se marie pour obtenir la bénédiction
Pour accueillir le mois béni de Ramadan, un mois à l’avance, les hommes en Mauritanie se font complètement raser les cheveux. Les nouveaux cheveux commencent à pousser avec le début du Ramadan. Cette coutume s’appelle en langue mauritanienne “zoghbat ramadan”.
En fait, ce mois sacré connaît d’autres coutumes, plus ou moins bizarroïdes, en Mauritanie, constituant la particularité de cette communauté et la différenciant ainsi des autres populations islamiques.
Les tables d’iftar aussi ont leurs habitudes spéciales et particulières à ce pays. En plus des multiples plats préparés, les Mauritaniens adorent un plat dont ils ne se passent jamais : “Al-Banafa” ou ce qu’on appelle “tajine”. C’est le principal plat sur la table d’iftar. Il se compose de viandes et de légumes confectionnés dans un tajine qu’ils laissent cuire dans le four. Pour le sohour, les Mauritaniens prennent souvent du yaourt ou du lait aigre qu’ils appellent “Mazq”, en plus du riz cuit à la vapeur.
Aussi, en Mauritanie, le “messaharati” n’est pas cet homme âgé qui sillonne les rues pour réveiller, avec son tambour, les gens afin qu’ils prennent le sohour avant le jeûne. Là, le messaharati est ce métier qui attire plusieurs jeunes, passant d’une rue à l’autre et réveillant les habitants en tapant sur des bols en métal.
Les Mauritaniens ont également une habitude bizarre. Alors que dans la plupart des pays islamiques, les jeunes attendent la fin du mois béni pour se marier, en Mauritanie par contre, les jeunes tendent à se marier pendant le Ramadan pour obtenir la bénédiction de ce mois béni. Les Mauritaniens tiennent également, en dépit de la difficulté de cette habitude, à lire tout le Coran en une seule nuit au cours du mois de Ramadan.
En Ouganda, on frappe les femmes sur les têtes avant l’iftar
L’Ouganda est à l’avant-garde des pays les plus étranges du monde en termes de célébration du mois sacré du Ramadan. C’est une vieille coutume en Ouganda, et certains peuvent la considérer comme inappropriée pour le mois sacré, mais le peuple ougandais, en particulier les hommes des tribus ougandaises “Lango”, la maintiennent toujours. Cette coutume est basée sur le fait que les maris frappent leurs femmes sur la tête avant l’iftar, puis les femmes avec consentement préparent l’iftar.
Autre caractéristique distinctive des musulmans en Ouganda est que le repas de rupture du jeûne pendant le Ramadan ait lieu à la mosquée uniquement, de sorte que tous les musulmans se rassemblent dans les mosquées pour le prendre ensemble.
Des bienfaiteurs musulmans amènent quotidiennement des invités pour rompre le jeûne avec eux, comme l’une des manifestations de solidarité et de charité dans une société islamique avec des revenus limités pour ses citoyens.
Le riz est le plat principal au sohour et à l’iftar, en plus du pain, des pommes de terre, de la viande, des dattes et des jus.
L’Ouganda est un pays fermé situé sur l’équateur en Afrique orientale, d’une superficie de 241 038 km2, bordé au nord par le Soudan du Sud, à l’est par le Kenya, à l’ouest par la République démocratique du Congo, au sud par la Tanzanie, et au sud-ouest par le Rwanda.
La population de l’Ouganda, qui a obtenu son indépendance du colonialisme britannique en 1962, compte environ 37 millions de personnes, dont la plupart sont des chrétiens catholiques et parlent les langues locales, mais l’anglais est la langue officielle du pays.
L’islam est la deuxième religion de ce pays d’Afrique, où les musulmans représentent 12 % de la population, selon le recensement de 2002. Parmi eux se trouvent des sunnites, des chiites et des soufis. La mosquée Kadhafi est le monument islamique le plus célèbre de Kampala.
Les musulmans ont leurs propres stations de radio et de télévision, Radio Bilal, sur les ondes FM (107,9 kilohertz), et la station de télévision Salam, qui diffuse en anglais et en baqanda, la deuxième langue la plus parlée en Ouganda.
Torches et tambours pour célébrer Ramadan aux Îles Comores
Les Comores sont une république islamique située dans l’océan indien entre la Tanzanie et le Mozambique.
Dès que l’observation du croissant de Ramadan devient évidente, les musulmans des Comores portent des torches et se dirigent vers les côtes, et battent les tambours de joie pour célébrer la venue du Ramadan, et leur célébration continue jusqu’au Sohour
Toutes les mosquées font le plein de fidèles pour le prêche chaque après-midi, et ceux qui ne peuvent s’y rendre ont droit à la traditionnelle traduction du Coran retransmise en direct par la radio. Comme nous le voyons un peu partout, le ramadan est un mois de piété et de recueillement.
La rupture du jeûne aux Comores est un moment familial et convivial. Il se fait avec du jus de palme non fermenté.
La tradition est de manger par terre sur un tapis.
Pendant le ramadan, les plats traditionnels sont servis. Ils consomment beaucoup de bananes vertes, de maniocs et de patates douces, frits, bouillis, avec du lait de coco, du poisson et de la viande rouge.
Mais les desserts sont les plus prisés durant le mois de ramadan : les beredrés (pain galette originaire de mayotte), lihoho (galette), fenenetsi, bantamou.