Très fragilisé par l’humiliant retrait d’Afghanistan, Joe Biden n’a d’autre choix que de réaliser un sans-faute économique et sanitaire pour remettre sa présidence sur les rails.
Alors que le Pentagone a annoncé lundi que l’armée américaine avait quitté l’Afghanistan après vingt années de conflit, l’image du président démocrate, main sur le cœur, devant les cercueils des 13 soldats tués dans un attentat à Kaboul, restera, tout comme le souvenir d’une Maison Blanche tétanisée au moment de la chute de la capitale afghane, rapporte l’AFP, le 31 Août 2021.
Mais, pour certains experts, à plus long terme les Américains se souviendront surtout des grands chantiers engagés par Joe Biden pour rénover leurs routes et alléger leurs factures médicales ou universitaires. “Nous vivons une époque tellement volatile” que tirer des conclusions hâtives serait malvenu, analyse Allan Lichtman, professeur de sciences politiques à la American University. Pour lui, les grands projets économiques et sociaux de Joe Biden “auront plus d’importance pour les Américains que l’Afghanistan dans six mois”.
A condition que les parlementaires aillent au bout de la procédure d’adoption, déjà bien engagée, des gigantesques plans de rénovation des infrastructures et de développement de l’Etat providence de Joe Biden, dont le montant cumulé pourrait flirter avec les 5.000 milliards de dollars.
David Karol, professeur de sciences politiques à l’Université du Maryland, serait lui aussi “vraiment très surpris que l’élection présidentielle de 2024 se joue sur l’Afghanistan”.
“L’idée que c’est la fin de la présidence Biden est très exagérée”, dit-il.