L’unique phénomène du soleil perpendiculaire sur le visage de la statue du roi Ramsès II a eu lieu, jeudi matin, au cœur du grand temple dans la ville d’Abu Simbel, à environ 1 300km au sud du Caire, la capitale égyptienne. L’archéologue, Abdel Moneim Saïd, directeur général des antiquités d’Assouan et de la Nubie, a souligné que ce phénomène astronomique rare se déroule deux fois par an, les 22 février et le 22 octobre de chaque année et dure 20 minutes. Pendant ce temps les rayons du soleil pénètrent sur une distance de 60m à l’intérieur du temple pour atteindre le sanctuaire et éclairer la sculpture sur le mur arrière, à l’exception de la statue du dieu Ptah, rattaché au monde souterrain, qui reste toujours dans l’obscurité. Le pharaon Ramsès II a érigé le temple afin que le sanctuaire intérieur soit illuminé deux fois par an pour commémorer le jour de son accession au trône et le jour de sa naissance, rapporte la MENA. Les temples d’Abou Simbel sont deux temples de l’Égypte antique construits par le pharaon Ramsès II (-1304 / -1213, 20ème dynastie) pour son culte ainsi que celui de dieux égyptiens et de son épouse Néfertari à Abou Simbel, en Égypte, au nord du lac Nasser sur le Nil, à environ soixante-dix kilomètres de la deuxième cataracte du Nil. Le tronçon de la vallée du Nil qui s’étend d’Assouan en passant par le grand temple de Philae, fut immergé lorsque l’on construisit l’ancien barrage. Le temple, dédié à la déesse Isis et jadis situé sur l’île Philae, fut démantelé puis reconstruit sur l’île Agilkia. Une fois passé le barrage d’Assouan et l’immense lac Nasser créé par l’homme, le tronçon se termine à présent à Abou-Simbel. La ville se trouve à environ 280 kilomètres d’Assouan et à 100 kilomètres de la frontière soudanaise.
Abou-Simbel est essentiellement connue pour ses deux temples magnifiques qui furent taillés à l’origine dans le roc à flanc de montagne il y a bien longtemps, au XIIIe siècle av. J.-C. Sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, ces temples sont connus comme monuments nubiens et sont dédiés aux grandes divinités de l’époque Ra-Horakhty ou Horus, Ptah et Amon. Ils furent érigés en l’honneur du grand pharaon Ramsès II et de son épouse Néfertari, d’après le site french.memphistours.com.
Leur importance historique et la vision qu’ils ont apportées au monde d’une civilisation antique sont telles que, lorsque l’on construisit le nouveau barrage pour réguler les eaux du Nil et que l’on créa l’imposant lac Nasser, les temples firent l’objet de nombreuses discussions. La montée du niveau de l’eau menaçait de les submerger. Un gigantesque projet pour sauver les temples fut alors élaboré et les travaux commencèrent au début des années 1960. L’UNESCO fit intervenir des experts en bâtiments antiques, créa des fonds provenant essentiellement de dons internationaux et conçut le projet de replacer les temples sur une colline située bien au dessus du niveau d’eau du nouveau lac. Le projet fut long mais fut un succès. D’énormes blocs de roche furent découpés, démantelés puis réassemblés durant plusieurs années. Les temples furent littéralement coupés du flanc de la montagne et transportés vers une zone plus élevée. Ils furent placés contre des demi-dômes construits par l’homme de façon à ce que les statues situées sur les façades continuent à observer les eaux comme elles l’avaient fait depuis des siècles.
Les temples, connus sous les noms de grand temple de Ramsès II et petit temple de Néfertari d’Abou-Simbel, datent de l’Égypte des pharaons et furent érigés sous Ramsès II. L’histoire rapporte qu’il voulait ériger un monument permanent à son règne et à celui de sa reine Néfertari. La victoire remportée à la bataille de Qadesh fut l’occasion parfaite de construire l’ensemble.
On pense que les travaux du grand temple débutèrent vers le milieu des années 1200 av. J.-C. et que la construction dura environ 20 ans. La construction du temple plus petit fut entreprise un peu plus tard.
À l’entrée du grand temple se trouvent quatre statues imposantes de Ramsès II sur lesquelles on voit nettement qu’il porte la double couronne, celle de la Haute Égypte et celle de la Basse Égypte. Elles mesurent environ 20 mètres de haut et furent très délicatement taillées à même le roc, sur le flanc de la montagne où elles se trouvaient à l’origine. Bien que l’une d’entre elles soit malheureusement très endommagée, cela n’enlève rien à leur magnificence.
Curieusement, contrairement à d’autres statues de l’ancienne Égypte qui représentent le pharaon avec son épouse, celles-ci sont de la même taille. Traditionnellement, la reine était toujours à la hauteur des genoux du pharaon.