➢ A chaque gouvernorat son plat …
L’Egypte est un véritable carrefour culinaire. Sa gastronomie, riche et variée, reflète l’histoire, la culture et la diversité des régions du pays. Chaque ville possède son plat typique, une spécialité que les habitants chérissent et perfectionnent au fil des générations. Que ce soit pour un repas de rue au Koshari, un dîner de fruits de mer à Alexandrie ou une célébration avec un Fattah à Louxor, la cuisine égyptienne invite à la découverte et à l’émerveillement. En explorant ces plats typiques, on ne fait pas seulement l’expérience de la nourriture, mais aussi de la culture vivante et des histoires qui l’entourent.
Le Caire

Au cœur de la capitale égyptienne, le Koshari est un plat incontournable. Ce plat populaire est un savoureux mélange de lentilles, de riz, de pâtes, d’oignons frits et de sauce tomate épicée. Représentant parfaitement la fusion des influences culturelles en Egypte, le Koshari est souvent servi avec une touche de vinaigre et de piments. C’est un plat réconfortant qui incarne l’esprit chaleureux et accueillant des Cairotes.
Alexandrie

Située sur la Méditerranée, Alexandrie est célèbre pour sa cuisine de fruits de mer. Le poisson frais est au cœur de la gastronomie locale, préparé de multiples façons. Le plat phare de la ville est sans conteste le « Sayadeya », c’est du poisson cuit avec du riz, des oignons et des épices, souvent servi avec une sauce à base de tomate et de citron. Les restaurants les plus célèbres d’Alexandrie rivalisent pour offrir les meilleurs tajines de crevettes et de calamars, préparés avec de petits morceaux d’oignons, de poivrons, de tomates, en plus de sel, de poivre noir et de piment. Ce mélange est cuit avec les crevettes ou les calamars, ou les deux, jusqu’à ce qu’ils soient bien cuits, pour obtenir le meilleur tajine de fruits de mer à Alexandrie.
Louxor

Louxor, berceau des temples et des tombeaux pharaoniques, offre un plat traditionnel appelé le Fattah. Ce mets se compose de couches de riz, de pain pita frit, de viande (généralement de l’agneau ou du poulet) et d’une sauce à base de yaourt et d’ail. Le Fattah est souvent préparé lors des grandes occasions et des célébrations, symbolisant l’hospitalité et la convivialité égyptiennes.
Assouan

Dans la ville d’Assouan, la Molokhia est un plat emblématique. Préparé à partir des feuilles de la plante juteuse éponyme, ce ragoût est souvent servi avec du poulet ou du lapin et accompagné de riz. La texture visqueuse de la Molokhia peut surprendre les nouveaux venus, mais son goût unique, relevé avec de l’ail et de la coriandre sèche, en fait un délice prisé par les habitants. Il y a également certains plats que vous ne devez pas manquer de déguster tels que le « Jakoud » ou « Ittar », qui est un mélange de Molokhia, de gombo et d’aneth, tous secs. Ils sont cuisinés ensemble et on peut y ajouter du piment assouani(originaire de la ville d’Assouan) épicé, le tout servi avec du pain grillé.
Port-Saïd



Lorsque vous vous rendez à Port-Saïd, vous devez goûter à ses plats les plus célèbres qui ne se trouvent que là-bas : Comme dessert, les fameux« Kassata », qui sont des glaces en couches, garnies de fruits secs et de noix, faites à partir de fruits frais selon la saison.
Côté poissonnerie, étant donné que nous sommes dans une ville côtière, il y a la « Madfouna bilgambari, la mouakhaza, baklaouiza » est l’un des plats de fruits de mer les plus célèbres de la ville, dont seuls les habitants de Port-Saïd connaissent les noms. Ces mets jouissent d’une grande popularité au niveau local et sont considérés comme des aliments de base pour les habitants de la région. La « madfouna bilgambari » se compose de petites crevettes décortiquées, auxquelles on ajoute des oignons hachés jusqu’à ce qu’ils deviennent bruns, ainsi qu’une petite quantité d’ail. On y incorpore ensuite du riz jusqu’à ce qu’il soit cuit. La « la mouakhaza» désigne le « seiche » ou le « calamar », et les habitants de Port-Saïd se distinguent par leur habileté à extraire les œufs de seiche et à les présenter de différentes manières : Tajine de seiche et Seiche frite, servie frite avec de la tahini(pâte de sésame).
Minya

Minya est réputée pour plusieurs plats, dont le « Kechk », qui est un mélange de boules de blé laissées à sécher au soleil. Il existe plusieurs manières de le préparer, que ce soit frit ou cuit, et il ressemble à de la crème.
Daqahlia

Dans cette ville, n’oubliez pas de déguster les plats les plus célèbres, à savoir les poissons salés de Nabrouah, tels que le « Fessikh », la « Melouha », le « Sardine » et le « Bassriya ». Ce sont des plats que vous ne goûterez pas avec le même goût unique qu’ailleurs, et la région est également célèbre non seulement pour la possession de ces poissons, mais aussi pour leur préparation et leur consommation de différentes manières.
Le Sinaï

La nature des plats du Sinaï est liée aux caractéristiques du désert et de l’environnement dans lequel les habitants vivent. Ils dépendent de l’élevage et de l’agriculture, c’est pourquoi ils consomment ce qu’ils élèvent et cultivent, en y ajoutant certaines traditions héritées de leurs ancêtres sous forme de tables et de festins.
Lors du petit-déjeuner de l’Aïd Al-Adha, les habitants du Sinaï consomment ce qu’on appelle les « jalaya », qui sont des morceaux de foie, de cœur et de poumon de l’animal sacrifié, ajoutés à un peu de graisse.

Parmi les plats les plus célèbres du Sinaï, il y a par exemple « al-lassima », un plat savoureux et rapide composé de pain frais, d’argour (un fruit de pastèque avant maturation), d’aubergine grillée, de poivron et d’huile d’olive. La préparation est également différente : on rassemble du bois de chauffage, puis on prépare une galette de pâte qui est placée sous les cendres chaudes jusqu’à ce qu’elle cuise. Une fois cuite, on la nettoie des cendres et on ajoute l’aubergine grillée, l’argour, les tomates, puis on mélange le tout avant d’ajouter de l’huile d’olive pure du Sinaï. Elle est alors prête à être servie.
Il y a également le plat « Abu Mardam », qui est l’un des repas les plus connus. Il consiste à rôtir un mouton entier dans un baril pendant plus d’une heure et demie, et il est servi en entier avec du riz cuit sur du bois provenant des oliviers, qui sont couramment cultivés dans la région.

Vient ensuite le « mansaf », qui est un grand plateau où l’on dispose d’abord des galettes, puis du riz, et enfin de la viande de mouton. Lorsqu’on présente le plateau à un invité, il est d’usage d’y placer la tête du mouton cuite, comme un signe de respect pour l’invité, indiquant qu’il a été sacrifié spécialement pour lui.

Le plat « mendi » consiste en une chèvre abattue dont les entrailles sont retirées, puis elle est farcie d’un mélange d’ail, d’oignon, de piment vert, de citron, de morceaux de foie et de riz jaune. Il existe également un plat léger appelé « kamouniya », qui est composé de morceaux de foie de mouton, auxquels on ajoute des oignons et du vinaigre, puis on les fait bien dorer avec des tomates, en ajoutant un mélange de sel, de poivre et de cumin. Même le pain préparé par les habitants du Sinaï est totalement différent du pain égyptien traditionnel. Ils l’appellent « farachih ».

C’est une galette légère faite de farine, de lait et de sucre. Lesdesserts chez les habitants du Sinaï incluent en tête « al-assida», qui est composée de lait, de farine et de ghee, à laquelle on ajoute une petite quantité d’épices de cardamome moulue, et avant qu’elle ne soit cuite, on y ajoute une quantité de dattes.

Damiette

« Al-chabbar al-machwi, al-raqad, wa Abu Kirsh, al-siyadiya » sont différentes sortes de poissons qui distinguent Damiette des autres villes côtières. Le chabbar ressemble beaucoup au tilapia, mais il est plus épais que ce dernier. De plus, le premier est un poisson d’eau douce disponible seulement de début avril jusqu’à la fin de l’été, tandis que le second est disponible en mer Méditerranée toute l’année. Le chabbar grillé, le raqad et Abu Kirsh sont servis après avoir été bouillis ou grillés, accompagnés de tahini et de riz blanc. Quant à la siyadiya, c’est un poisson cuit avec du riz, et c’est l’un des plats les plus populaires qui a un héritage historique témoignant de la ville. Les oignons sont frits jusqu’à obtenir une couleur foncée, puis ils sont divisés en deux groupes : le premier groupe reçoit le riz et est cuit ensemble, tandis que dans le second, le tilapia est ajouté avec du sel et du poivre, puis porté à ébullition pendant seulement 10 minutes.