Une autonomie stratégique européenne, qui pourrait réduire la dépendance de l’UE à l’égard des Etats-Unis, est loin de faire l’unanimité parmi les Vingt-Sept selon LeMonde, le 12 octobre 2021.
La période est rude pour les Européens soucieux de voir l’Union en position de mieux se défendre contre des menaces extérieures. Le retrait chaotique de Kaboul a confirmé leur incapacité à agir seuls. La concrétisation du pacte de sécurité trilatéral Aukus (Australie, Royaume-Uni, Etats-Unis) pour la zone Indo-Pacifique a été annoncée un jour avant que soit dévoilée, à Bruxelles, une stratégie européenne passée dès lors presque inaperçue et réduite à un slogan : « Coopération, pas confrontation ». Enfin, les Vingt-Sept ont désormais la confirmation que, même après l’ère Trump, Washington entend sans doute les informer, mais pas les consulter au préalable. Les thèmes de l’« autonomie stratégique » et de l’« Union de la défense » émaillent sans doute de nombreux discours, mais tout cela dégage une image d’impuissance.
Les relations entre l’OTAN et l’UE semblent, elles, à nouveau durablement affectées. Habile et prudent manœuvrier jusqu’ici, Jens Stoltenberg, le Secrétaire général de l’Alliance atlantique, attaque la dernière phase de son mandat avec des objectifs assez clairs. D’une part : contester l’idée d’une défense européenne, qu’il résume à une concurrence et un moyen d’affaiblir l’OTAN.