Ce sera l’un des dossiers politiques de la rentrée, celui du débat autour de l’approvisionnement énergétique de la Belgique.
La décision a été prise de fermer les sept réacteurs nucléaires des centrales belges d’ici 2025 en étalant les mises à l’arrêt entre 2022 et 2025.
Pour assurer la transition énergétique, il faudra de nouvelles capacités de production, des alternatives au nucléaire. Mais comment convaincre des investisseurs de se lancer dans l’aventure de nouvelles centrales au gaz, par exemple, ou dans d’autres moyens de production renouvelables sans la garantie de la rentabilité ? C’est pour cette raison que le Gouvernement belge a mis sur pied le CRM, le Programme de rémunération de capacité.
En gros, les investisseurs qui se lanceront dans la construction de nouvelles unités de production d’électricité auront la garantie de rentrer dans leur frais.
C’est une sorte de subside qui devait obtenir l’accord de la Commission européenne. Aider des investisseurs à financer leurs centrales respecte-t-il les règles européennes de la concurrence ? L’Europe vient de trancher, c’est oui.
Le CRM imaginé par la Belgique est validé.Des enchères dès octobrePuisque l’Europe marque son accord, le nouveau mécanisme d’investissement pour assurer l’approvisionnement en électricité du pays après la sortie du nucléaire sera mis sur les rails dès octobre.Concrètement, le gouvernement fédéral a prévu une vente aux enchères des capacités de production. Tous les acteurs du marché pourront y participer. Les entreprises qui garantiront de nouvelles capacités de production aux prix les plus bas seront sélectionnées et recevront des subventions publiques. On vise ici la construction de centrales électriques au gaz qui seront en mesure de produire de l’électricité une fois les réacteurs nucléaires à l’arrêt et lorsque les sources d’énergie renouvelable, comme les éoliennes, ne seront pas suffisantes.
Grâce au mécanisme du CRM, les exploitants des futures centrales au gaz recevront une aide financière. Lorsque leurs centrales seront mises à l’arrêt parce que l’on utilisera en priorité les énergies renouvelables, ils seront indemnisés.Avec cette première vente, la Belgique espère s’assurer une capacité de production de 2,3 gigawatts d’ici 2025 grâce à la construction de deux ou trois centrales élec-triques au gaz.
Une deuxième vente aux enchères devrait avoir lieu en 2024. Elle visera à assurer une capacité de production supplémentaire de 1,5 gigawatt à l’horizon 2025. (…)Le feu vert de la Commission, la voie vers plus d’énergie renouvelable?Pour la ministre belge de l’Energie, Tine Van der Straeten, l’accord de la Commission européenne au mécanisme de CRM ouvre “La voie vers une énergie 100% renouvelable”.
La décision européenne con-firme que le mécanisme d’investissement imaginé par la Belgique est nécessaire pour atteindre l’objectif climatique du “Green Deal européen”. “Grâce au mécanisme d’investissement approuvé, les per-sonnes qui souhaitent investir dans notre pays peuvent désormais le faire.
De nombreux projets sont prêts pour le développement des énergies renouvelables, des batteries, de la gestion de la demande et de la capacité flexible. Rien ne s’oppose à la réussite d’une enchère”, estime la ministre Van der Straeten.(..) La ministre indique que, d’ici 2030, près de la moitié de la production d’énergie belge proviendra des énergies renouvelables, soit “le double de ce que nous avons aujourd’hui”, communique la ministre.
(…)Le débat sur la prolongation de réacteurs nucléaires pas définitive-ment clos Cependant, la coalition gouverne-mentale Vivaldi s’est ménagé une porte de sortie lorsque l’accord de gouvernement a été négocié. Deux réacteurs, Tihange 3 et Doel 4, pour-raient être prolongés.