

Sous les voûtes paisibles du Palais de la Culture d’Al-Arich, un souffle d’authenticité et de beauté brute a illuminé les cimaises, à l’occasion de l’inauguration du très attendu « Une expérience personnelle », exposition itinérante portée par le ministère de la Culture égyptien. Cette halte artistique, orchestrée par l’Autorité générale des palais de la culture sous la houlette du général Khaled El-Laban, a offert à la frontière nord du Sinaï une respiration d’art, de mémoire et d’émotion.
Une inauguration officielle, une diversité saisissante
L’exposition a été officiellement ouverte par Ashraf El-Mashrahani, directeur du département culturel du Nord-Sinaï, en présence d’Inas Samir, directrice du Palais de la culture, et de l’artiste Nahla Fathi, représentant l’administration des arts plastiques. De nombreux artistes et journalistes ont également honoré de leur présence cet instant suspendu, témoignant du regain culturel dans cette région parfois oubliée.
L’écho pictural d’une terre à la fois rude et poétique
Vingt-deux œuvres, comme autant de fragments d’âme, composent cette exposition aux accents profondément enracinés dans la culture et le paysage sinaiens. Les artistes exposants, Ragab Amer, Gamal Fouda, Hana El-Far, Khalil El-Karni et Emad Hegab, ont chacun livré une lecture intime de cette terre du désert et des hommes.
Hana El-Far, à travers trois toiles, a dépeint la vie bédouine, le visage changeant de la modernité, et les icônes silencieuses de la ville. Ses œuvres racontent, sans bruit mais avec intensité, l’attachement viscéral à une mémoire collective. Khalil El-Karni, lui, a choisi la voie du cubisme pour traduire l’âpreté et la beauté sauvage du Sinaï, composant des tableaux où la géométrie épouse la nature.
Emad Hegab a bouleversé par sa toile « Palestine, la blessure des années », cri muet mais fulgurant en hommage à une cause qui ne cesse de saigner. Une autre de ses œuvres s’est aventurée dans les territoires du calligraphique, avec une poésie visuelle qui rappelle que l’écriture arabe est aussi un art du souffle. Ragab Amer a saisi les instants ténus du quotidien sinaiens, tandis que Gamal Fouda a dressé un portrait vibrant d’Al-Arich, entre lumière du sable et liens sociaux.
Un moment de reconnaissance et de gratitude
À l’issue de la visite, les artistes ont été honorés par des certificats de reconnaissance. Un geste simple mais essentiel pour saluer leur générosité créative et leur fidélité à leur terre. Car ces œuvres ne sont pas seulement des toiles : elles sont des éclats de vécu, des regards enracinés, des mains qui racontent.
Un écrin bien pensé pour une scénographie sensible
Ce projet a vu le jour grâce à la coordination du scénariste Mohamed Nassef, vice-président de l’Autorité, en étroite collaboration avec le département des arts plastiques dirigé par Viviane El-Batanouni, et l’administration centrale des affaires artistiques dirigée par l’artiste Ahmed El-Shafie, avec le soutien de la direction régionale culturelle de Suez et du Sinaï, sous la direction du Dr. Choaib Khalaf.
À découvrir jusqu’à la fin du mois de mai
L’exposition se poursuit jusqu’à la fin mai, offrant au public une immersion sensible dans l’imaginaire sinaiens. À travers « Une expérience personnelle », c’est tout un monde qui se révèle : un monde de sable et de silence, de résistances et de couleurs, d’histoires personnelles qui deviennent patrimoine collectif.