“Les Éclats”
Cela faisait bien longtemps que Bret Easton Ellis ne nous avait plus donné de ses nouvelles. L’auteur d’American Psycho et Les Lois de l’attraction est enfin de retour avec un livre vénéneux, Les Éclats, dans lequel il mélange une nouvelle fois vécu et fiction. Bret Easton Ellis est en effet le héros de ce thriller hallucinatoire, à l’âge de 17 ans, alors qu’il est en train d’écrire Moins que zéro et qu’il se retrouve à pour chasser un tueur en série. À moins que tout ceci ne soit que le fruit d’une paranoïa galopante ? La psyché complexe et retorse de l’écrivain n’a pas fini d’exulter.
De quoi il s’agit ?
Après six romans culte, Bret Easton Ellis revient avec le roman de la maturité, un texte étincelant profondément marqué par l’émotion. “Vénéneux et puissant.” Le PointLos Angeles, 1981. Bret, dix-sept ans, plongé dans l’écriture de Moins que zéro, entre en terminale au lycée privé de Buckley. Avec Thom, Susan et Debbie, sa petite amie, il expérimente les rites de passage à l’âge adulte : alcool, drogue, sexe et jeux de dupes. L’arrivée d’un nouvel élève “Les Éclats” fois vécu et fiction. Bret Easton Ellis est en effet le héros de ce thriller hallucinatoire, à l’âge de 17 ans, alors qu’il est en train d’écrire fait voler leurs mensonges en éclats. Beau, charismatique, Robert Mallory a un secret. Et ce secret pourrait le lier au Trawler, un tueur en série qui sévit dans les parages. Terrorisé par toutes sortes d’obsessions, Bret se met à suivre Robert. Mais peut-il se fier à son imagination paranoïaque pour affronter un danger menaçant ses amis et lui-même, et peut-être la ville et le pays entier ? Moins que zéro et qu’il se retrouve à pour chasser un tueur en série. À moins que tout ceci ne soit que le fruit d’une paranoïa galopante ? La psyché complexe et retorse de l’écrivain n’a pas fini d’exulter. Quel en est le but ? Dans White, son livre précédent, Ellis écrivait : “ Je grandissais au pied des collines de Sherman Oaks, mais juste au dessous s’étendait la zone grisâtre du dysfonctionnement extrême. Je l’ai perçu à un âge très précoce et je m’en suis détourné en comprenant une chose : j’étais seul. “ Les Éclats est le roman de ce détournement et de cette solitude.
Qui est Bret Easton Ellis ?
Bret Easton Ellis voit le jour le 7 mars 1964 à Los Angeles. Passionné par l’écriture depuis son plus jeune âge, le jeune Bret se tourne toute fois vers la musique en entamant des études musicales au Bennington College. S’il joue dans divers groupes musicaux à cette époque, il côtoie d’autres élèves plus littéraires de cet établissement, comme les futurs romanciers Donna Tartt et Jonathan Lethem. Entre ses concerts et ses cours, il prend d’ailleurs le temps d’écrire son tout premier roman, Moins que zéro. Publié en 1985, ce livre lui fait directement connaître la gloire alors qu’il n’a que 21 ans. Le jeune homme part ensuite à New York et commence à fréquenter l’auteur Jay McInerney, avec qui il enchaîne les soirées alcoolisées. Ce train de vieplus festif ne l’empêche néanmoins pas de sortir son deuxième roman, Les Lois de l’attraction (1987). C’est cependant quatre ans plus tard que Bret Easton Ellis fera grand bruit avec la publication de son troisième roman, American Psycho (1991). Créant la polémique à cause de son personnage extrêmement misogyne, le livre cesse d’être publié par son éditeur de l’époque, Simon & Schuster. Traité comme un paria dans les mois qui ont suivi sa sortie, Bret Easton Ellis parviendra quand même à reconquérir la critique et le lectorat avec son quatrième roman, Glamorama (2000), encore considéré comme son œuvre la plus aboutie.
Quel en est le but ?
Treize ans après Suite(s) impériale(s) (Robert Laffont, 2010), l’Américain Bret Easton Ellis effectue un retour fascinant et inespéré au roman avec Les éclats, un roman sombre et paranoïaque qui met en scène une certaine jeunesse dorée du Los Angeles des années 1980. Une grosse balle de fils où se mêlent en mode mineur le réel et la fiction, dans lequel l’auteur d’American Psycho ressuscite de façon moins compacte l’univers de son tout premier livre, Moins que zéro (Christian Bourgois, 1986). Un roman paru alors qu’il n’avait que 21 ans et qui épinglait la jeunesse dorée de Los Angeles — dont il est issu — sur fond de sexe, de drogue et d’alcool, d’engourdissement et de décadence morale.
« Chaque roman vient d’une impression d’affaire non classée, raconte au téléphone l’écrivain, joint chez lui à Los Angeles. Chaque roman vient d’un sentiment de confusion et de douleur. Pourquoi est-ce que je me sens ainsi ? Peut-être estce mon père ? Un amour non partagé ? Quel que soit le sentiment, c’est ce qui me donne envie d’écrire un roman. Cette fois, c’était la nostalgie. C’était le fait d’avoir vieilli et de repenser à ma jeunesse. J’avais beaucoup de regrets quant à ma jeunesse et je voulais écrire au sujet de plusieurs des choses qui nous étaient réellement arrivées, à moi et à mes amis.