“Gaza à la croisée des chemins”: un article d’opinion du chef de la diplomatie égyptienne dans le “Washington Examiner” :
⁃ L’Egypte défend une trêve structurante à Gaza dans un média américain influent
⁃ Le Caire refuse tout déplacement des Palestiniens
⁃ L’Egypte et le Qatar proposent une trêve de 60 jours pour ouvrir la voie à un cessez-le-feu durable
⁃ Abdel Aati tranche : “La famine à Gaza est une arme, pas un choix “
Dans un article d’opinion publié par le site “Washington Examiner”, le ministre des Affaires étrangères, Dr Badr Abdel Aati, appelle à un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, qu’il considère comme une opportunité cruciale pour l’apaisement et la reconstruction.
Présenté par Névine Ahmed

Le site d’information américain “Washington Examiner” a publié, le vendredi 5 septembre, une tribune signée par le Dr Badr Abdel Aati, intitulée : “A la croisée des chemins à Gaza : pourquoi l’accord de cessez-le-feu constitue un moment décisif”.
Dans cet article de fond, le ministre Abdel Aati expose la vision d’Egypte sur le conflit en cours à Gaza et détaille les contours de la proposition de cessez-le-feu actuellement soutenue par Le Caire, Doha et Washington.
Il y présente cet accord comme une opportunité cruciale pour mettre fin au cycle de violence et poser les bases d’un règlement durable du conflit israélo-palestinien.
Le chef de la diplomatie égyptienne y souligne que le cessez-le-feu envisagé n’est pas une simple suspension des hostilités, mais un véritable point de bascule, susceptible de permettre un accès humanitaire élargi, la libération simultanée d’otages et de prisonniers, ainsi qu’un redémarrage des efforts politiques pour une paix juste fondée sur la solution à deux Etats.
L’article d’opinion insiste sur le rôle fondamental que joue l’Egypte en tant que médiateur régional, et sur l’urgence de répondre à la catastrophe humanitaire en cours à Gaza. Le ministre appelle la communauté internationale à cesser de normaliser l’inacceptable et à se mobiliser pour faire respecter le droit international et protéger les civils.
Un plan ambitieux pour sauver
des vies et stabiliser la région
Dr Badr Abdel Aati, a réaffirmé que la situation actuelle à Gaza marque un véritable tournant historique. Selon lui, le conflit est aujourd’hui à un carrefour critique : il peut soit prendre fin, soit se prolonger indéfiniment, avec des conséquences catastrophiques accrues pour les civils et la stabilité régionale.
Le ministre met en avant la proposition conjointe de cessez-le-feu présentée par l’Egypte et le Qatar, soulignant qu’elle représente une opportunité réelle de mettre un terme à l’effusion de sang. Cette initiative comprend une trêve immédiate de 60 jours, servant de cadre à des négociations pour un cessez-le-feu permanent, la libération de 10 otages israéliens, la restitution des corps de 18 personnes décédées, la libération de détenus palestiniens dans les prisons israéliennes.
Parallèlement, l’accord permettrait l’acheminement urgent de l’aide humanitaire et médicale vers les populations civiles de Gaza, plongées dans une crise humanitaire sans précédent.
Abdel Aati plaide pour que la communauté internationale saisisse cette chance afin d’amorcer un processus vers la paix, dans le respect du Droit international humanitaire et de la dignité humaine.
La balle est dans le camp d’Israël
Dans la suite de son article, Dr Badr Abdel Aati a réaffirmé que la proposition de cessez-le-feu en cours de négociation représente une opportunité cruciale pour transformer un conflit sanglant en un chemin vers la désescalade et la reconstruction.
Il a souligné que le mouvement Hamas a accepté les termes de cette proposition, et que la “balle est désormais dans le camp d’Israël”, qui doit faire le choix entre une dynamique de règlement ou la poursuite de l’escalade militaire.
Dr Abdel Aati a mis en garde contre l’urgence humanitaire croissante à Gaza, appelant à accélérer l’acheminement des aides d’urgence à la population. Il a également évoqué sa visite récente au terminal de Rafah, où des milliers de camions humanitaires sont en attente du côté égyptien, bloqués non par l’Egypte- dont le poste reste ouvert et n’a jamais été fermé- mais par l’occupation israélienne de la partie palestinienne du terminal.
Le ministre a souligné que plusieurs agences de l’ONU, dont l’UNRWA, ont officiellement alerté contre la famine en cours dans la bande de Gaza, qualifiant la situation de “catastrophe humanitaire d’une ampleur dramatique”.
Le rôle central de l’Egypte
Dr Abdel Aati a détaillé l’engagement concret et sans précédent de l’Egypte pour venir en aide aux civils de Gaza depuis le début de la guerre. Plus de 70% des aides humanitaires envoyées à Gaza ont transité par l’Egypte, soit plus de 550 mille tonnes de nourriture, de médicaments et de matériel médical. Plus de 35 mille volontaires égyptiens, coordonnés par le Croissant-Rouge égyptien, ont été mobilisés pour soutenir cette opération humanitaire d’envergure. 18 560 Palestiniens blessés et leurs accompagnants ont été accueillis en Egypte pour y recevoir des soins dans 172 hôpitaux à travers le pays. Le ministre a également annoncé qu’une conférence internationale pour le relèvement précoce et la reconstruction de Gaza sera prochainement accueillie par l’Egypte, une fois un accord de cessez-le-feu entrera en vigueur. Cette conférence s’appuiera sur une feuille de route en trois étapes adoptée lors du Sommet arabe de mars dernier, visant à reconstruire Gaza tout en garantissant le maintien des Palestiniens sur leur terre, sans aucun déplacement forcé.
Une opportunité historique
pour l’administration Trump
Dr Badr Abdel Aati a souligné que la proposition de cessez-le-feu actuellement sur la table constitue un chemin raisonnable pour avancer vers la paix, tout en appelant à un engagement collectif pour rompre le cycle de violence qui ravage la bande de Gaza.
Il a réitéré que l’Egypte demeure déterminée à poursuivre sans relâche sa coordination avec les partenaires régionaux et internationaux, pour soutenir cette initiative, dans un esprit de responsabilité partagée et de recherche de stabilité durable.
“Le vivre-ensemble exige une vision claire, du courage et une volonté politique sincère de tourner la page du conflit”, a-t-il souligné. Il a insisté sur le fait que la réussite d’un accord de cessez-le-feu à Gaza marquerait une étape majeure dans la consolidation de la paix au Moyen-Orient.
Dans une allusion directe à l’importance de l’implication américaine, le chef de la diplomatie égyptienne a enfin affirmé que la concrétisation de la paix dans la région constituerait également un jalon important dans les efforts de l’administration du président américain Donald Trump pour promouvoir la stabilité et la paix dans le monde.





