Par : Amr Hégazy
Professeur de Français

Je tiens tout d’abord à exprimer ma gratitude pour la coopération remarquable entre la France et l’Egypte dans divers domaines, qu’ils soient économiques, politiques, touristiques ou éducatifs. La France occupe une place particulière dans le cœur des Egyptiens, tout comme la civilisation égyptienne fascine le peuple français. Aujourd’hui, l’amitié profonde entre M. le président Emmanuel Macron et M. le président Abdel Fattah Al-Sissi illustre parfaitement ce lien privilégié entre nos deux nations, ce qui m’encourage à vous adresser cette requête.

*Premièrement :* 

Je vous sollicite au nom de tous les enseignants de français en Egypte, notamment ceux qui enseignent le français langue seconde, afin de soutenir la réintroduction du français comme matière obligatoire notée, plutôt que facultative sans évaluation. Le français, langue chérie par de nombreux Egyptiens, est profondément ancrée dans notre culture, avec de nombreux termes courants d’origine française. Nos élèves développent un véritable attachement à cette langue, ce qui mérite d’être encouragé.

*Deuxièmement :* 

M. le Ministre de l’Éducation, M. Mohamed Abdel Latif, a récemment introduit un nouveau système pour le baccalauréat, qui a réduit le nombre de matières obligatoires. Les enseignants de français ont été stupéfaits de découvrir que, malgré l’importance de la langue, le français est désormais obligatoire sans évaluation notée. Cette situation risque de décourager les étudiants, qui pourraient ne pas s’investir sérieusement dans l’apprentissage de cette langue, perçue comme secondaire.

Monsieur l’Ambassadeur, pensez-vous qu’un mois soit suffisant pour maîtriser une langue aussi riche et influente ?

*Troisièmement :* 

Cette décision pourrait nuire à l’avenir des études de français, non seulement au niveau du lycée, mais aussi dans les facultés de droit, lettres, sciences politiques et économiques, police, tourisme, et bien d’autres. Votre soutien, ainsi que celui de vos prédécesseurs, a permis de renforcer l’enseignement du français en Égypte, à travers des partenariats et accords de coopération. Il serait regrettable de voir ces efforts compromis.

*Quatrièmement :* 

Cette mesure affectera aussi négativement les enseignants et universitaires de français, en réduisant l’intérêt des élèves et en compromettant leurs objectifs d’apprentissage. Le français ouvre non seulement les portes de la culture française, mais aussi celles de l’Afrique francophone, un domaine où l’Égypte et la France coopèrent étroitement.

*Cinquièmement :* 

Pour le peuple égyptien, le français est bien plus qu’une langue étrangère ; il est un vecteur de communication avec de nombreuses organisations internationales, comme les Nations Unies et l’Union africaine. La mise à l’écart de cette langue pourrait affaiblir la présence et l’influence de l’Egypte dans ces instances.

*Sixièmement :* 

Nous vous demandons de soutenir notre requête pour que le français redevienne une matière obligatoire avec des notes, à l’instar des autres matières du baccalauréat. Compte tenu des relations étroites entre l’Institut français et le Ministère de l’Éducation égyptien, nous espérons que M. le Ministre reviendra sur sa décision pour redonner au français sa place méritée dans notre système éducatif. Les familles égyptiennes souhaitent retrouver la joie de voir leurs enfants réussir dans cette langue qu’ils affectionnent tant.

*Enfin :* 

Je vous remercie d’avoir pris le temps de considérer notre demande et je vous exprime ma profonde gratitude pour votre soutien continu à la coopération franco-égyptienne.