

Effectivement, une certaine nostalgie pour les grands magasins d’antan, se fait déjà sentir parmi l’élite résidentielle au Caire. Le bâtiment impressionnant des grands magasins Omar Effendi au coin des rues Abdel-Aziz et Rouchdi , est l’un parmi les grands anciens magasins construits à l’époque du khédive Ismaïl entre autre Shamla, Cicurel, Hanneaux et Sednaoui. L’histoire d’Omar Effendi, autrefois mieux connu sous le nom OrosdiBack, commence en 1855, avec la fondation d’une maison de vêtements prêt-à-porter à Istanbul, par Adolf Orosdi (antérieurement Adolf Schnabel, la traduction en hongrois du mot ‘bec’). En Egypte, c’était non seulement au Caire et à Alexandrie, mais aussi à Port-Saïd, où des succursales furent établies pendant un certain temps et également à Tanta et Zaqaziq. Le directeur local Philippe Back, contribua à la construction de la synagogue Chaar Hachamayim de la rue Adli, qui a dernièrement célébré son centenaire. Avant de s’établir en Hongrie pour une carrière politique, il avait également patronné des excavations importantes en Égypte. Les aspirations du Khédive Ismail de construire un “Paris sur le Nil” se reflétaient dans la visibilité resplendissante des grands magasins, construits dans le style architectural Parisien. La coupole du bâtiment Tiring (un des premiers magasins austro-hongrois) sur la Place d’Ataba, et la ‘cathédrale de consommation’ Sednaoui à la Place Khazindar toute proche, sont autant de pierres précieuses posées sur la couronne Cairote à cette époque. Orosdi-Back, qui faisait surtout du commerce en gros, se développait progressivement vers le commerce en détail. En 1909, il ouvrit son établissement au quartier de Mouski, en y introduisant – comme dans d’autres grands magasins – la pratique des prix fixes et les stocks étalés avec accès libre. Il offrait à sa clientèle des ‘Nouveautés’ et des ‘Articles de Paris’, des produits de ‘confection’ européenne pour la marche, pour les hommes, pour les enfants et les femmes, des vêtements prêt-àporter, alors encore très chers, des chapeaux pour femmes et des tarbouches pour hommes qui deviennent des articles de premier rang.




