Qui n’a pas rêvé de devenir astronaute étant petit ? D’explorer cet univers immense et mystérieux qui n’a de cesse de nous éblouir ? Après une première photographie publiée, la Nasa révélait mardi 12 juillet la totalité des premières images du plus puissant télescope spatial jamais conçu, James Webb, des clichés marquant le début de ses opérations scientifiques, attendues depuis des années par les astronomes du monde entier. En faisant passer l’espace en HD, James Webb ne va pas juste produire de belles images, mais va aussi nous permettre de percer certains mystères de l’univers. Pour bien le comprendre, Le Progrès Egyptien vous explique chaque détail de cette photo et sa signification.
Après une image infrarouge dévoilée par Joe Biden, la Nasa a révélé mardi 12 juillet les cinq premières images du télescope James Webb. Un moment historique entaché d’une polémique pas anodine.
Une danse galactique, la naissance de centaines d’étoiles, de l’eau dans l’atmosphère d’une exoplanète… Le télescope James Webb a révélé de nouvelles photographies stupéfiantes de l’Univers. Des clichés attendus depuis des années par les scientifiques du monde entier.
La mort d’une étoile provoque la naissance de plusieurs autres. Dans cette région de la nébuleuse de la Carène, des centaines de nouvelles étoiles se forment grâce au gaz et à de la poussière rejetée lors de l’implosion d’une étoile en fin de vie.
Un bout de ciel minuscule
Il faut commencer par définir ce que l’on voit. Ce carré représente une toute petite portion du ciel. Pour vous donner une idée, tendez votre bras vers le ciel et pointez votre index, puis imaginez un grain de sable posé dessus. C’est ce que montre cette première image prise par le télescope James Webb. Même avec un zoom digne d’un super héros, vous ne verrez pas cela, car ce télescope spatial fonctionne sur une longueur d’onde différente, en infrarouge. Ce qui lui permet justement de mieux voir les galaxies situées très loin de la Terre.
Les étoiles “polluent” l’image
Continuons à observer cette photo. Les points très lumineux, qui ont une forme d’étoile… sont justement des étoiles de notre galaxie. Elles sont très proches de nous par rapport à tout le reste.
Tout le reste, ce sont ces tâches aux formes et couleurs diverses, plus ou moins nettes. Ce sont des galaxies qui comprennent des centaines de millions d’étoiles autour desquelles orbitent probablement des centaines de millions d’exoplanètes.
Il y a très longtemps, dans une galaxie très lointaine
Certaines galaxies sont peu éloignées, d’autres extrêmement lointaines. L’un des objectifs principaux de James Webb est justement d’arriver à donner vie à la célèbre phrase de Star Wars: “Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine”. Ce que veulent les astronomes, c’est réussir à observer des galaxies situées à plus de 13 milliards d’années-lumière de la Terre.
Car ainsi, on peut voir l’univers tel qu’il était juste après le Big bang. Pourquoi ? Parce que si rien ne va plus vite que la lumière, sa vitesse est tout de même limitée. Quand on dit qu’une galaxie est distante de 13 milliards d’années-lumière, cela veut dire que la photo prise par James Webb nous montre la lumière partie de cette galaxie… il y a 13 milliards d’années.
En photographiant des galaxies lointaines, les télescopes permettent de remonter le temps pour comprendre comment se comportaient les étoiles alors que l’univers était tout récent, quelques centaines de millions d’années seulement après le Big bang.
Le zoom déformant d’Einstein
Pour réussir à remonter aux origines de l’univers, le télescope James Webb triche. Il s’aide d’une lentille gravitationnelle. Ce concept a été prédit par Albert Einstein et observé pour la première fois en 1979.
Pour faire simple, des masses suffisantes (ici, un regroupement de grosses galaxies) peuvent créer une sorte d’effet similaire à celui d’une loupe. En conséquence, il est possible d’observer une galaxie bien plus lointaine, située derrière l’amas, en bien plus gros.
Le plus impressionnant, c’est le temps
Enfin, le dernier point essentiel pour bien comprendre à quel point cette photo est incroyable, n’est pas visible sur l’image car il s’agit du temps. Le télescope James Webb a observé cette petite portion de ciel pendant 12 heures pour réussir à obtenir une telle netteté. Son prédécesseur Hubble, pour produire la même image, mais bien moins nette, a eu besoin de plus de 10 jours d’observation, rappelle l’astronome Jonathan McDowell.
Et si James Webb observait ce même petit bout de ciel pendant 10 jours ? La résolution ne changerait pas, précise le chercheur, mais la qualité de l’image oui, avec une précision accrue et bien moins de flou.
Vivement la suite !