Par: Alia Abou El-Ezz
Le marché pharmaceutique égyptien a connu, ces dernières années, une croissance remarquable.
L’Autorité égyptienne du médicament vise 5 milliards de dollars d’exportations d’ici 2030 et annonce d’importants incitatifs à l’investissement afin de réduire la facture des importations.
Le nombre de lignes de production dans les usines pharmaceutiques a augmenté de 20 %, passant de 800 à la fin de 2023 à plus de 960 aujourd’hui. Cette évolution, révélée par le Dr Yassine Raghaï, adjoint du président de l’Autorité égyptienne du médicament, s’inscrit dans le cadre des efforts de l’Autorité pour localiser l’industrie pharmaceutique, transférer les technologies et offrir des incitations à l’investissement afin de réduire la facture des importations et d’économiser des devises. Une stratégie ambitieuse prévoit également d’atteindre 5 milliards de dollars d’exportations à l’horizon 2030.
Une expansion sans précédent des lignes de production :
Une Hausse de plus de 20 % au cours des dernières années.
Plus de 960 lignes de production (contre 800 fin 2023), ce qui reflète une expansion horizontale et verticale du secteur.
Les efforts de l’Autorité du médicament pour renforcer et localiser l’industrie :
Parmi les objectifs de cette étape figure:
1- La localisation de l’industrie pharmaceutique, le transfert de technologie, la réduction de la facture des importations, économie en devises.
2-L’incitations à l’investissement :
Pour réaliser cet objectif l’Autorité de médicament a pris des mesures flexibles en faveur des entreprises locales et internationales, incluant facilités techniques, soutien en recherche, développement, fabrication et contrôle qualité.
3-L’accréditation internationale : un certain nombre d’usines égyptiennes ont obtenu des certifications d’organisations internationales, renforçant ainsi l’attractivité des investissements étrangers.
Ainsi, parmi les objectifs ambitieux pour les exportations et l’avenir du marché, il est prévu que, les exportations atteignent environ 5 milliards de dollars d’exportations médicales d’ici 2030.
Parmi les marchés visés pour parvenir à cet objectif: l’Afrique, l’Europe, et l’Amérique.
Il est à noter que la taille du marché (2023) : environ 309 milliards de livres égyptiennes.
Alors que les prévisions de croissance (2025) : croissance moyenne estimée à 18 % (soit plus de 8 % en volume de boîtes distribuées et plus de 22 % en valeur financière).
La Solidité du secteur
Selon les indicateurs l’industrie pharmaceutique égyptienne est devenue plus forte ainsi que sa capacité à concurrencer à l’échelle mondiale.
Une transformation au secteur pharmaceutique
De son côté, le Dr Ali El-Ghamrawi, président de l’Autorité égyptienne du médicament, a annoncé lors d’une conférence de presse tenue au siège de l’Autorité, que le système de traçabilité sera appliqué à partir du 1er novembre 2025, avec une mise en place complète prévue dans un délai de 3 à 5 ans.
Il a affirmé que: le stock stratégique de matières premières pharmaceutiques couvre actuellement 6 mois.
Une augmentation de la disponibilité des spécialités pharmaceutiques, confirme-t-il.
Une suppression du commerce parallèle entre dépôts, conformément aux normes de qualité GSDP, ainsi qu’une mise en place rapide de la certification GDP pour les pharmacies, dont le décret et son règlement d’application ont déjà été publiés.
En effet, le marché du médicament en Égypte représente 27 % du marché pharmaceutique africain. Le taux de croissance du marché égyptien est estimé à 15 %.
À partir du 1er janvier 2026, les dossiers de nouveaux médicaments non numérisés ne seront plus acceptés.
Le président de l’Autorité a insisté : « Il n’y a pas de tarification automatique ; les prix sont fixés selon des critères précis. »
Une localisation et production nationale
Environ 91 % des médicaments disponibles en Égypte sont produits localement:
L’Autorité a réussi à localiser une large partie des spécialités pharmaceutiques afin de réduire la dépendance aux importations et d’économiser des devises.
A cet égard, 47 substances actives ont été localisées, couvrant 12 classes thérapeutiques pour un total de 133 spécialités.
Cette stratégie vise à transférer les technologies mondiales vers l’industrie locale.
De nouvelles mesures ont été prises par l’autorité de médicaments en Égypte y compris:
Le retrait des médicaments périmés. Environ 20 millions d’unités déjà retirées du marché. La première phase de cette décision a révélé que 94 % des produits retirés étaient effectivement périmés.
La seconde phase, qui s’achèvera en octobre 2025, a déjà atteint un taux de retrait de 62 %.
Toute pharmacie qui ne respecte pas les décisions relatives au retrait des médicaments périmés fera l’objet de sanctions légales.
Selon la Dr Amira Mahgoub, directrice de l’inspection des établissements pharmaceutiques, le secteur de la distribution sera complètement réorganisé. Un Ciblage de 1 600 distributeurs afin de renforcer la gouvernance et d’assurer un circuit de distribution conforme aux normes GSDP. La délivrance de dizaines de certificats de qualité, mais obligation de se conformer strictement aux règlements de l’Autorité. De sa part, le Dr Tamer El-Husseini, vice-président de l’Autorité, a annoncé la publication de la 5ᵉ édition de la Pharmacopée égyptienne. Ce texte constitue la référence officielle pour l’enregistrement et l’utilisation des médicaments. Sa mise en ligne sur les plateformes numériques de l’Autorité s’inscrit dans une forte dynamique de transformation numérique. La pharmacopée garantit une utilisation sûre des médicaments selon les normes internationales.
Nouvelles spécialités
Le Dr Osama Hatem, conseiller du président de l’Autorité, a indiqué que 400 nouvelles spécialités importantes ont été mises à disposition, représentant 10 % de l’ensemble des médicaments du marché. Il a également précisé que le marché pharmaceutique local est estimé à 3,9 milliards de livres égyptiennes. « Aucun médicament ne peut être exporté sans couvrir en premier lieu les besoins du marché intérieur », souligne-t-il.