Une collaboration entre chercheurs suisses et français a réussi ce qui était impensable il y a encore quelques années : grâce à des électrodes, Gert-Jan, paraplégique depuis 12 ans a retrouvé une connexion entre son cerveau et sa moelle épinière, et peut ainsi “décider” de marcher.
Des images bouleversantes et incroyables ! Une équipe de chercheurs suisses et français a réussi à faire remarcher un homme de 40 ans, paraplégique depuis un accident de vélo il y a 12 ans, en traduisant sa pensée par des impulsions électriques dans ses jambes.
Un implant capable de traduire les intentions
L’homme a ainsi retrouvé un mouvement quasi-naturel, alors que son corps lui-même n’est pas réparé. Comment est-ce possible ? Nous avons posé la question à Henri Lorach, chercheur à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne impliqué dans ce travail de pointe.
Au niveau de la moelle épinière, le patient compte donc 16 électrodes, qui activent chacune un groupe de muscles, permettant de restaurer des mouvements particuliers comme la flexion de la hanche ou du genou, décidée par des intentions motrices du cerveau.
Bouger par la simple pensée devient possible
Le système qui a mis des années à être mis en place, a pourtant connu un succès assez rapide sur le patient.
“De manière surprenante, une fois le système au point, le patient paraplégique a réussi de manière rapide, à faire fonctionner un modèle. Typiquement, il a suffit de demander au patient de répéter une dizaine de fois une intention de faire un mouvement, pour que l’algorithme détecte cette signature particulière et pour que le patient soit capable naturellement de contrôler la stimulation, comme les personnes en bonne santé le font naturellement”, nous apprend le chercheur.
“Je peux décider quand je marche, j’ai tout le contrôle”, confirme en effet le patient au cœur de cette prouesse.
Faire bouger les bras et les mains dès demain ?
La technologie devra encore se perfectionner de nombreuses années pour être accessible au plus grand nombre, mais l’équipe de chercheur ne compte pas s’arrêter à cette victoire. Elle s’apprête à mener de nouvelles études pour appliquer son modèle dans les paralysies des bras et des mains.
“On est en phase de recrutement pour cette étude, dans laquelle on va stimuler cette fois la moelle épinière cervicale, pour les bras et les mains. Notre but est de travailler sur les différents muscles pour produire une tâche fonctionnelle. Mais c’est encore un autre défi, car il y a plus de degrés de liberté dans le contrôle des bras, que dans le contrôle de jambes. On va pousser encore plus loin les limites du système pour décoder les intentions de ces mouvements et les provoquer grâce à la stimulation”.
Affaire à suivre donc…
