L’impact négatif croissant sur l’environnement et la santé publique résultant de l’absence d’une bonne gestion des déchets a conduit le ministère de l’Environnement à mener une restructuration de ce secteur. À la lumière de la stratégie de développement durable Vision 2030 de l’Égypte, l’État s’engage à réduire considérablement les niveaux de pollution atmosphérique.
Par: Alia Abou El-Ezz
La question de la pollution de l’air est considérée comme l’un des plus grands défis auxquels est confronté le Grand Caire, et dont les principales causes sont: le brûlage à l’air libre des déchets ainsi que certains autres phénomènes néfastes liés à la gestion des déchets.
Ainsi, le projet « Gestion de la pollution atmosphérique et du changement climatique dans le Grand Caire », mis en œuvre par le ministère de l’Environnement et financé par la Banque mondiale, vise spécifiquement à réduire les émissions néfastes à l’atmosphère, à endiguer le changement climatique des secteurs vitaux, et à accroître la résilience à la pollution atmosphérique dans le Grand Caire.

En vue de résoudre les problèmes liés à la gestion des déchets solides, l’Etat a créé l’usine de production d’engrais organiques à partir des déchets des industries du tannage et du cuir dans la région de Rubiki
« L’usine de production d’engrais organiques à partir des déchets des industries du tannage et du cuir à Rubiki est considéré comme la première du genre en Egypte et au Moyen-Orient et la troisième au monde en termes de taille et technologie industrielle avancée, recyclant les déchets de cuir et les transformant en engrais organiques et en produits respectueux de l’environnement », a déclaré la ministre de l’Environnement, Dr. Yasmine Fouad, lors de l’inauguration de l’usine qu’elle a présidée.
Elle a expliqué que l’usine est construite sur une superficie de 210 000 mètres carrés conformément aux normes technologiques les plus élevées et applicables au niveau mondial. Il contient toutes les machines modernes et techniques industrielles nécessaires pour le tannage du cuir et le recyclage des déchets qui en résultent. Grâce à ce mécanisme, l’Égypte sera pionnière dans la sous-région arabe dans ce domaine.
L’Union européenne a, de son côté, promulgué des législations visant à motiver les agriculteurs à utiliser des engrais organiques, ce qui a contribué à leur diffusion à grande échelle. Aussi d’autres pays comme l’Argentine et le Brésil exigent-ils également que les usines de cuir envoient leurs déchets à l’usine italienne Elsa, pour les recycler moyennant des sommes d’argent par tonne afin de les éliminer d’une manière sûre.
Elle a ajouté que la loi égyptienne sur les déchets met en lumière le mécanisme d’élimination en toute sécurité des déchets et la hiérarchie de la gestion des déchets en limitant leur production, leur réutilisation, leur recyclage et leur élimination d’une manière saine et sûre.
Il convient de noter que ce projet sera intégré à d’autres zones industrielles dans toute la République dans le domaine du cuir. Il contribuera à l’élimination sûre des déchets résultant de l’industrie du cuir en les reconditionnant, conformément aux normes internationales, pour réaliser la sécurité sanitaire et environnementale des nouvelles zones industrielles. Un rendement économique efficace résultera de ce projet en raison du meilleur usage des déchets.
Les déchets de cuir et de tannage en Égypte s’élèvent à 267 tonnes par mois, soit 33 000 tonnes par an :180 tonnes dans la ville du cuir de Rubiki – 30 tonnes dans la ville industrielle de Quesna pour le tannage – 12 tonnes dans le reste des gouvernorats de la République pour les déchets de tannage- 350 tonnes dans le reste des gouvernorats de la République pour la fabrication de chaussures et d’articles en cuir.
Sur le même volet, le comité de facilitation du programme de la lutte contre la pollution industrielle a annoncé, lors de sa dernière réunion, l’approbation du soutien financier de 10 projets avec un coût total de 95,63 millions d’euros et d’un financement de 67,52 millions d’euros. Ces projets tiennent compte de la diversité des activités, des domaines industriels et de la répartition géographique.
Les dix projets et leurs états des lieux

1- Un projet d’implantation d’une filière de recyclage des déchets dans la ville de 6 Octobre, d’un coût de 16,03 millions d’euros, avec un financement de 7 millions d’euros, à travers le Programme de Contrôle de la Pollution Industrielle.
Il s’agit de l’installation d’une ligne de recyclage des bouteilles PET et de la résine recyclée (12 000 tonnes par an) remplacera une quantité équivalente de résine fossile.
Le projet réduira les émissions indirectes de dioxyde de carbone, et contribuera à la diminution des déchets plastiques nocifs pour l’environnement. C’est également une excellente opportunité d’exporter vers des entreprises de l’Union européenne et des États-Unis.
2- Un projet d’établissement d’un système intégré pour les carburants alternatifs (RDF), dans la ville de Bani Sweif
Il s’agit de la mise en place d’un système complet de carburants alternatifs (RDF), compatible avec l’environnement.
3- Un projet de production de lames de rasoir à Alexandrie.
Il s’agit du remplacement de 4 lignes de production d’ancienne technologie par une nouvelle ligne de production qui utilise une technologie innovante qui fonctionne par un système d’affûtage unilatéral par le biais de la technologie (Gothic Arch), qui permet le recyclage en toute sécurité des lames de rasoir usagées, le recyclage des cartouches métalliques tout en réduisant la consommation des matières et de l’énergie.
4- Un projet de remplacement du filtre électrostatique par un filtre textile à Al-Ain Al-Sokhna.
5- un projet pour la réhabilitation d’une unité de granulation pour produire des engrais phosphatés à Assouan.
6- Un projet d’implantation d’une ligne de recyclage des vieux papiers dans la ville du 6 Octobre.
7- Un projet de recyclage des solvants d’impression à Burj Al Arab.
8- Un projet d’implantation d’une unité de recyclage des déchets solides à Badr City.
9- Un projet de récupération de chaleur résiduelle et de vapeur à Alexandrie.
10- Un projet d’implantation d’une nouvelle unité d’acide sulfurique à Assiout.