Depuis un siècle, le modèle du Big Bang règne en maître sur notre compréhension de l’univers. L’idée est simple : tout serait né d’un état initial incroyablement dense et chaud, suivi d’une expansion rapide qui continue encore aujourd’hui. Mais une nouvelle hypothèse, audacieuse et intrigante, remet en cause cette vision. Proposée par le physicien Richard Lieu, elle imagine un univers façonné non par un unique commencement, mais par une série de “soubresauts” invisibles dans le tissu du temps. Et si cette idée se vérifiait, elle pourrait balayer certaines des plus grandes énigmes actuelles… sans recourir ni à la matière noire, ni à l’énergie noire.
Dans le modèle standard, l’univers a une origine bien définie : un moment zéro, un début de tout. Mais ce concept pose problème. D’abord parce qu’on ne sait pas ce qu’il y avait “avant”. Ensuite, parce que l’équation du Big Bang nécessite d’inventer deux ingrédients invisibles pour coller aux observations : la matière noire (jamais détectée) et l’énergie noire (encore plus mystérieuse), censées représenter ensemble 95 % du cosmos.
C’est là que Richard Lieu entre en scène. Au lieu d’un univers né d’un seul événement fondateur, il imagine une série de “singularités temporelles” — des événements ponctuels qui injecteraient localement énergie et matière dans l’espace. Ces singularités se produiraient à différents moments dans l’histoire cosmique, et chacune agirait comme une impulsion, une poussée dans l’expansion de l’univers, selon
Science et vie .
Contrairement au Big Bang, ces événements ne seraient ni concentrés dans le temps, ni dans l’espace. Imaginez une nappe d’eau calme, perturbée de temps à autre par une goutte tombant ici ou là. Chaque goutte crée une onde, et l’ensemble de ces ondulations donne naissance à la dynamique globale de l’univers.
Ces “soubresauts” seraient invisibles pour nous, car extrêmement brefs et dilués à l’échelle cosmique. Mais leurs effets cumulés pourraient produire les grandes structures que nous voyons dans le ciel : galaxies, amas, filaments de matière.