Tuyauterie et armatures rongées par la rouille, pièces détachées qui traînent au sol, fuites… Dans l’ancien champ pétrolier du lac de Maracaibo (ouest) des escaliers ne mènent nulle part, métaphore de l’industrie pétrolière du Venezuela jadis florissante et aujourd’hui en plein marasme, selon l’AFP. Même si la production dans l’est du pays se porte mieux, la désuétude dans laquelle se trouvent les installations dans l’Etat de Zulia, où est née l’industrie pétrolière vénézuélienne il y a plus d’un siècle, est symbolique de la décadence de cet ancien géant pétrolier. En 2008, le Venezuela produisait 3,2 millions de barils par jour et le pays était un des poids lourds économiques d’Amérique latine. Treize ans plus tard, il ne sort qu’entre 500.000 et 1 million de barils du sous-sol du pays qui traverse une crise sans précédent avec un PIB par habitant tombé au niveau de celui de Haïti.
En son temps, le gisement de Maracaibo, appelé les “7 dalles”, était une ville flottante qui brillait la nuit, avec un halo visible à des kilomètres à la ronde. Aujourd’hui, c’est un désert humide à l’air lourd rempli d’effluves d’hydrocarbures dont des nappes de brut échappées des puits flottent par endroits. Les plateformes ont été pillées et dépouillées de tout ce qui avait la moindre valeur… y compris les robinets et valves contrôlant la sortie du pétrole et des gaz.