Dans le sillage des orientations du président Abdel Fattah Al-Sissi visant à faire de l’Égypte un centre régional de transport, de logistique et de commerce de transit, le ministre de l’Industrie, des Transports et vice-Premier ministre pour le Développement industriel, l’ingénieur Kamel El-Wazir, a effectué une vaste tournée d’inspection dans les ports d’Alexandrie et d’El-Dekhila. Cette visite s’inscrit dans le cadre du suivi du projet du corridor logistique intégré Sokhna-El-Dekhila, pilier majeur du développement maritime du pays.
Un développement stratégique au service de la compétitivité portuaire
Premier arrêt : la station “Tahya Misr” à Alexandrie, plateforme multifonctionnelle emblématique, qualifiée par le ministre comme l’un des projets les plus significatifs de la période récente. Mise en service il y a deux ans, la station affiche déjà des résultats probants avec 13 millions de tonnes de marchandises traitées, dont 40 % en transit et 30 % en exportation.
Le ministre a présidé la réunion de l’Assemblée générale de la société égyptienne des terminaux multifonctionnels en présence de hauts responsables, dont le président de l’Autorité du canal de Suez et des dirigeants du secteur maritime. Lors de cette réunion, ont été abordés les défis techniques rencontrés, les résultats opérationnels ainsi que les orientations futures de développement, notamment en matière de durabilité, de partenariat international et d’optimisation des capacités humaines et financières.
Dekhila : une montée en puissance logistique
À El-Dekhila, le ministre a inspecté le projet de la station “Tahya Misr 2” sur le quai 100. Cette nouvelle infrastructure vise à accroître la capacité du port à hauteur de 1,5 million de conteneurs par an, en plus de 3 à 4 millions de tonnes de marchandises diverses. L’infrastructure comprend des quais de 1680 mètres de long, une profondeur de 18 mètres et un arrière-port de plus de 1,2 million de m². Le projet est mis en œuvre en partenariat avec des géants mondiaux comme Hutchison, MSC et COSCO.
Dans la continuité de cette vision d’expansion, le ministre a aussi inspecté la future station de vrac sec dédiée au stockage et au traitement des céréales, notamment le blé, le maïs et le soja, avec une capacité estimée à 7 millions de tonnes par an. Un partenariat public-privé a été conclu avec des entreprises égyptiennes et internationales pour son exploitation.
Un réseau logistique complet en construction
La visite a également porté sur la zone logistique de 273 acres en cours d’aménagement, qui intégrera espaces de stockage, unités de transformation, ports fluviaux et connexions ferroviaires. Ce réseau permettra de relier les ports maritimes aux zones industrielles et frontalières du pays. Le ministre a par ailleurs suivi les avancées des travaux du projet de construction des digues du “Grand Port d’Alexandrie”, dont le taux d’achèvement global est de 54 %, avec six brise-lames en cours de réalisation sur une longueur de 8,4 km.
Une stratégie maritime ambitieuse pour 2030
En conclusion de cette tournée, le ministre Kamel El-Wazir a souligné la transformation en profondeur que connaît le secteur maritime égyptien. Le pays compte désormais 18 ports maritimes, contre 15 auparavant, et 100 km de quais d’une profondeur allant jusqu’à 22 mètres. Les corridors de navigation ont été approfondis pour permettre un traitement annuel de 40 millions de conteneurs et 400 millions de tonnes de marchandises.
Six des plus grandes compagnies maritimes mondiales (MSC, MAERSK, CMA CGM, Hapag-Lloyd, Evergreen et COSCO) ont été attirées, tout comme sept des plus grands opérateurs portuaires, dont Hutchison Ports et DP World. L’Égypte a par ailleurs été choisie par l’Organisation maritime internationale (OMI) pour accueillir son bureau régional pour le monde arabe à Alexandrie.
Dans cette dynamique, le lancement d’une ligne Ro-Ro entre Damiette et Trieste en Italie marque une nouvelle ouverture vers les marchés européens. Enfin, l’objectif à l’horizon 2030 est d’élargir la flotte commerciale nationale à 36 navires capables de transporter 25 millions de tonnes de fret stratégique par an.
L’Égypte trace ainsi, à travers ses ports, les contours d’un avenir logistique ambitieux, moderne et durable.