Par: Walaa El-Assrah
Du jour au lendemain, une forte sensation d’enthousiasme s’est répandue dans les cœurs des Égyptiens, les poussant à se rendre dans les marchés et les magasins en se demandant : cette marchandise est-elle produite par notre pays ? C’est vrai que la motivation de cet esprit était noble et émane du désir de soutien au peuple palestinien frère. Mais cela n’empêche pas de préférer le produit égyptien et d’en faire le premier, le deuxième, le troisième et même le dixième choix. Un objectif non moins sublime.
C’est pourquoi il n’est pas juste de faire face à cette «manifestation du patriotisme » sans connaissance, étude ou planification. Il y a des points positifs et des avantages qui doivent être soulignés, et des points négatifs qui doivent être rectifiés. Sachons que nous ne recommencerons pas, mais ferons plutôt un retour à notre ancienne gloire – l’époque des années cinquante et soixante – lorsque le produit égyptien était très célèbre.
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Il n’y a pas l’ombre d’un doute que cette tendance populaire vers le produit local a été précédée, il y a environ un an et demi, par une tendance politique du Président Al Sissi qui a annoncé à l’occasion de l’iftar de la famille égyptienne, le lancement d’une initiative visant à soutenir et à localiser les industries nationales pour qu’elles puissent compter sur le soutien du consommateur local. Cet appel a été suivi par des décisions selon lesquelles le secteur industriel bénéficierait de nombreuses incitations encourageantes et le gouvernement a été chargé d’élargir les subventions. La licence dorée est accordée à tous les projets visant à renforcer la fabrication locale.
L’afflux des Egyptiens pour le produit national après les appels au boycott, est un retour sur le bon chemin, mais c’est aussi une opportunité en or pour les entreprises qui fabriquent ces produits. Il est temps d’y investir. C’est ainsi que Mohamed El-Bahi, membre du conseil d’administration de la Fédération des Industries, l’a décrit.
La position actuelle, que ce soit pour le consommateur égyptien ou pour les propriétaires d’usines et d’entreprises, nie l’idée que le produit égyptien soit inférieur à son homologue étranger en quoi que ce soit, d’autant plus que les sources de matières premières sont les mêmes. Mais il existe d’autres questions – selon l’interprétation d’Al-Bahi- l’instar des campagnes publicitaires intensives et soigneusement étudiées, qui peuvent être une raison pour une promotion exagérée d’un produit de marque.
Le prix de ce produit est toujours plusieurs fois supérieur à celui du produit national. Mais à cause d’une crise de confiance et de l’exportation d’idées empoisonnées qui parlent de l’efficacité du produit importé et du fait qu’il est toujours le meilleur, il y a eu une baisse du prix du produit local.
Il existe d’autres facteurs que Mohamed Al-Bahi juge importants, et qui, malgré leur simplicité, jouent un rôle important dans la motivation à acheter le produit encore et encore, comme la forme de l’emballage ou la méthode d’ouverture du couvercle des produits en boîte ou empaquetés. Autant de points faciles à prendre en considération. Il convient de faire attention au degré de satisfaction du consommateur.
Qualité garantie
Certains pensent faussement qu’il existe une différence entre les règles et les normes appliquées aux produits nationaux et ceux importés. Mais Dr Khaled Al-Soufi, président de l’Autorité générale de normalisation et de qualité, a confirmé que les deux sont soumis à des normes unifiées et qu’il existe des règles que le monde suit et chaque pays coordonne avec l’Organisation internationale de normalisation ISO à cet effet.
Il ajoute que l’autorité dispose de nombreux éléments qui aident le produit local à concurrencer facilement et rapidement, comme le label de qualité égyptien (MQM), qui est le plus élevé et est appliqué dans tous les secteurs.
Il indique que l’Autorité a décidé d’encourager la production nationale en accordant une réduction à tous les producteurs qui ont besoin de cartes pour obtenir facilement ces spécifications, et en sensibilisant tous les producteurs et en organisant des séminaires sur les normes et spécifications qui encouragent l’industrie et l’exportation.
Complexe de Khawaja
On ne peut nier que certains d’entre nous gardent encore en eux des séquelles du « complexe Khawaja », qui est l’un des problèmes auxquels le produit national est confronté… et qui le rend, aux yeux de ces gens, indigne d’une confiance suffisante, contrairement à son homologue importé… C’est par ces mots qu’a commencé le Dr Hassan Al-Kholy, professeur de sociologie à l’université d’Aïn, Shams, dans son discours, soulignant que l’ère de la révolution (1952-1970) était vraiment l’ère de la révolution. C’est l’industrie nationale par excellence, qui a raffiné le produit local et a rendu sa renommée mondiale, à l’instar de l’industrie textile. Puis est venue l’ouverture économique, et après elle l’ère de la mondialisation, à partir des années 1990, qui a fait là une invasion culturelle. Elle instaure le consumérisme.
Les « réseaux sociaux » promeuvent le « Made in Egypt »
L’Égyptien gagne… Fabriqué en Égypte… Encouragez le produit de votre pays… Travaillez pour l’Égypte… Toutes, ce sont des pages qui battent du patriotisme. Leurs instigateurs ont choisi de faire de leur présence sur Facebook l’occasion de jouer de nombreux rôles, tous servir ces slogans.
Quant au degré d’interaction réalisé par la page, les créateurs de ces pages expliquent que les propriétaires d’entreprises ont déjà senti l’intérêt des gens pour les produits nationaux, c’est pourquoi ils communiquent pour exposer leurs produits et envoyer des échantillons à essayer. En plus, ils indiquent les lieux et points de distribution et les nombre de représentants.
De même, les usines ont commencé à intensifier leur production et à ouvrir des guichets dans les zones où se posent de nombreuses questions sur la page du produit.
De tout cela, on peut déduire qu’une des choses les plus observées sur la page était le désir des consommateurs d’avoir un produit conçu avec une identité égyptienne, écrit en arabe et avec des noms qui ne ressemblent pas à ceux importés. Notre langue arabe classique possède une richesse de mots, du vocabulaire et des significations qui contribuent à définir le caractère et l’identité de nos produits.
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