Du bibliothécaire au commis de cuisine, l’automatisation des tâches n’est pas forcément là où on l’attendrait, rapporte le site https://photo.capital.fr.
C’est un fait partagé par un grand nombre d’études prospectives : le marché du travail va être bouleversé par la robotisation dans les années à venir. Ainsi, d’ici 2030, 20 millions d’emplois industriels pourraient être détruits du fait de l’automatisation des tâches et de la montée en puissance de l’intelligence artificielle, selon une étude du cabinet spécialisé Oxford Economics. En France, d’après l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), ce sont environ 16% des emplois qui existent actuellement qui devraient disparaître dans les 15 à 20 années à venir. Évidemment, toutes les professions ne seront pas logées à la même enseigne. C’est ce que démontre le site revolution-robot.fr, que vient de lancer Emeric Lebreton, docteur en psychologie du travail et auteur de “Robot révolution : les robots vont-ils détruire nos emplois et notre économie?”. Basé sur une liste de 242 métiers, revolution-robot évalue la potentialité que les professions référencées soient un jour remplacées par des machines. À chaque profession correspond un pourcentage de chances qu’elle soit un jour remplacée par des robots. Chaque métier a été examiné par trois experts de l’emploi, à savoir un psychologue du travail, un DRH, ainsi qu’un ergonome, sur la base de différents critères (pénibilité, attractivité, complexité, nécessité de relations humaines, salaire moyen et nombre d’emploi). Avec l’aide et les éclairages d’Emeric Lebreton, Capital a décidé de faire le focus sur 20 métiers, choisis parce qu’ils sont relativement connus et parlent au plus grand nombre. Vous allez le découvrir, ce n’est pas forcément les métiers auxquels vous pensiez qui sont les plus menacés par l’automatisation…
1. Comptable : 64% de chances d’être remplacé
Il est indispensable dans la plupart des entreprise. Et pourtant, il pourrait bien être réalisé par des robots dans moins de dix ans. “Il est directement touché par l’apparition des applis comptables, qui permettent notamment de récupérer de façon automatisée les comptes bancaires, d’annoter les comptes en banque ou encore de télécharger ses notes de frais et d’assurer ainsi un suivi des principaux indicateurs (trésorerie, chiffre d’affaires etc.)”, décrypte Emeric Lebreton, fondateur du site revolution-robot. À l’avenir, ceux qui exercent cette profession pourront toujours se reconvertir dans des missions de conseil, mais ils ne pourront plus exercer de la même manière.
2. Bibliothécaire/documentaliste : 80% de chances d’être remplacé
Amoureux des livres et des belles lettres, les bibliothécaires et documentalistes ne devraient pas, non plus, être épargnés par une disparition progressive de leur métier. Selon le site revolution-robot, ces professions ont 80% de chance d’être automatisées dans les cinq années à venir. “Le développement des supports numériques (livres, thèses, mémoires etc.) allié à des algorithmes de recherche menacent le métier. Plus encore, c’est le principe même de la bibliothèque qui est menacé”, estime Emeric Lebreton. Selon lui, de nouveaux métiers, liés à la lecture, pourraient néanmoins apparaître comme “animateur du livre” ou “coach en recherche d’information”, des “métiers qui visent à éduquer les plus jeunes à la recherche et au choix des informations”.
3. Maçon : 70% de chances d’être remplacé
Sans lui, il n’y aurait pas de fondations, de murs et autres cloisons pour nos maisons, immeubles et bâtiments en tout genre : sur les chantiers, le maçon s’occupe du gros oeuvre. Mais il y a de très fortes chances que ce soit des robots qui reprennent le flambeau dans très peu de temps : revolution-robot estime que la profession pourrait être automatisée d’ici sept ans. “Il existe déjà des robots qui construisent des murs mais la configuration des sols ou les difficultés d’accès rendent encore difficiles leur utilisation. C’est surtout l’arrivée des imprimantes 3D géantes qui pourrait modifier ce métier en profondeur”, décrypte Emeric Lebreton.