Tout au long de l’histoire, les Cafés du Caire ont constitué un symbole de la culture de la société égyptienne. C’était sans doute un flambeau du mouvement culturel et révolutionnaire. Le café a su unifier les efforts individuels des politiciens et des intellectuels. Les cafés étaient, en effet, des lieux de rassemblements que fréquentaient des dirigeants arabes et étrangers, des penseurs et des hommes politiques, ainsi que des rois, des princes et des artistes… Apprenons ensemble sur le secret de ces grands endroits et de leur histoire à travers notre tournée.
L’âge d’or des Cafés du Caire se situe dans la première moitié du 20e siècle, en particulier dans les années 1920 et 1930. C’était le temps où Le Caire avait beaucoup de cafés, à savoir le Café de « Nobar », de « Bosta » à Al-Attaba, d’« Afendia » à Al-Azhar, de « Groupi » à Talaat Harb, d’« El-Fishawy » à Hussein et enfin d’« El-Lewa » à Bab El-Louk. Selon les historiens, Le Caire compte plus de mille cafés à cette époque. C’était une petite salle avec une façade en bois, à l’intérieur duquel se trouvent des chaises classées sur les côtés. Les commerçants se précipitaient jour et nuit au café.
Voici cinq Cafés qui jouaient auparavant des rôles primordiaux dans la société égyptienne.
Le Café Al-Fishawy
Le Café El-Fishawy, situé à Al-Hussein, tout près de Khan El-Khalili, était le lieu de rencontre des pionniers de l’art et de la culture tels que Gamal Al-Dine Al-Afghani et Mohamed Abdo. Ce café, qui date de 1797, possédait un groupe de musiciens qui jouaient de flûte et d’oud pour divertir les pionniers avec de la musique arabe authentique. Une élite d’écrivains, de poètes, d’artistes et d’intellectuels, se précipitaient au café tels que Naguib Mahfouz, Ihsan Abdel Qoddus, Youssef Al-Sebaei, Youssef Idriss… et des artistes comme Kamal Al-Chennawy, Izzat Al-Alayli, Kamal Al-Taweel, Mohamed Al-Mugi, et le chanteur Mohamed Abdel Mottileb. Il a reçu la visite du Président algérien Abdelaziz Bouteflika et du Président yéménite Ali Abdullah Saleh Le café se compose de 3 salles. La première s’appelle la salle “Bosphore”, qui est tapissée de bois incrusté d’ébène, ses outils sont en argent et en cristal, et elle était dédiée au roi Farouk et aux invités de hauts responsables arabes et étrangers. La deuxième salle, est la salle « chef- d’œuvre », qui est décorée de nacre, de bois repoussé, d’ivoire, d’arabesque, et de canapés recouverts de cuir vert. Elle est réservée aux artistes. Quant à la troisième salle, elle s’appelle la salle « des rimes ».
Le Café Al-Zahraa
Le Café Al-Zahraa, c’est le deuxième plus ancien café du quartier d’Al-Husse- in après Al-Fichawy. Ce café faisait référence à ses récitants fréquents et à ses chanteurs respectables tels que Al-Naqshbandi, Nasr Al-Din Tobar, Cheikh Mahmoud Tantawi et son élève Cheikh Al-Masrawi et Tawfiq Abdel Hakam. Le café a été créé dans les années 1930.
Le Café Al-Horreya
Le Café Al-Horreya, a été créé en 1936 à la place de la maison du leader Ahmed Orabi dans la rue Al-Bustan à Bab Al-Louk. C’est un café qui tire son nom de son ambiance, car c’était un lieu qui réunissait tous les enfants de toutes les classes, du privé, du célèbre et du public. Le café dispose d’un coin spécial pour la bière et les boissons alcoolisées. Les Officiers anglais puis les Officiers libres comptaient parmi les plus célèbres de ses pionniers, ainsi que les artistes Ahmed Ramzy, Rochdi Abaza et Choucri Sarhane.
Le Café Al-Harafish
Le Café El-Harafish, avec les arbres qui l’entourent.. Chaque soir, il tient à présenter une programmation culturelle diversifiée, mêlant jeux et chants du patrimoine égyptien et arabe. Le design intérieur du mille-pattes est unique ; Il se compose de 6 piliers, dont chacun prend le nom d’un des symboles de la culture en Egypte : un coin pour Youssef Idriss, un coin pour Naguib Mahfouz, et un autre pour l’écrivain Mahmoud Al-Saadani, en plus d’un coin qui comprend des photos de la danseuse Badi’a Massabni, et des photos d’Oum Kalthoum et Mounira Al-Mahdiya, en plus d’un coin de Bayram Al-Tounsi. Quant au coin bédouin, il se distingue par ses décorations bédouines et son caractère arabe.
Le Café Zahret Al-Bostane
Zahret Al-Bostane était la résidence des écrivains et des artistes. Le café, près de la place Talaat Harb au centre-ville de la capitale date de plus de 80 ans. C’était un café où Naguib Mahfouz tenait son sémi- naire tous les mardis. D’ailleurs, c’était là où l’écrivain Alaa Al-Aswany a créé ses romans comme “Chicago” et “L’immeuble Yacoubian”, et d’autres… Ainsi le café était le café favori des poètes comme Amal Donqul et Ahmed Abdel Moeti Hégazy.