Cours des matières premières ou sanctions envisagées… quelles sont les conséquences économiques de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ? Quelles pourraient être les conséquences d’un isolement du pays sur l’économie mondiale et sur la Russie ?
La pression monte en Europe pour une sanction “maximale” contre la Russie
La pression s’accentue en Europe pour accroître encore les sanctions contre la Russie en l’excluant du système d’échanges bancaires international Swift, malgré les réticences de pays qui craignent pour leur approvisionnement énergétique comme l’Allemagne ou la Hongrie. Alors que la veille, lors d’un sommet européen, un accord n’avait pu être trouvé pour recourir à cette mesure considérée comme maximaliste dans la palette des mesures punitives, plusieurs Etats ont franchi le Rubicon vendredi, d’après l’AFP.
“Nous plaidons en faveur d’une exclusion de la Russie de Swift”, a déclaré le chancelier autrichien Karl Nehammer, dont le pays achète 70 à 80% de son gaz à la Russie et qui jusqu’ici y était opposé. Donnée également réticente, l’Italie “n’a fait aucune dérogation concernant les sanctions”, ont indiqué des sources officielles à Rome.
Le ministre des Affaires étrangères ukrainien Dmytro Kuleba a assuré vendredi soir dans un tweet avoir reçu l’assurance du pays qu’il soutiendrait l’exclusion de la Russie de Swift. La France s’est aussi déclarée favorable. “Certains Etats membres ont fait part de réserves, la France ne fait pas partie de ces Etats”, a déclaré le ministre des Finances Bruno Le Maire, prenant ainsi ses distances avec le partenaire allemand.
Rassurés par les sanctions limitées contre la Russie
Rebond des marchés mondiaux
Les Bourses mondiales ont progressé fortement vendredi, les investisseurs jugeant limitées les sanctions contre la Russie et voyant positivement l’ouverture de Vladimir Poutine à des négociations, a constaté l’AFP. Après avoir perdu autour de 4% jeudi, les places européennes ont effacé une grande partie de leurs lourdes pertes de la veille: Paris a rebondi de 3,55%, Londres de 3,91%, Francfort de 3,67%, Milan de 3,59% et l’indice européen de référence l’Eurostoxx 50 de 3,69%. Après avoir perdu plus de 30% jeudi, la Bourse russe est remontée de plus de 25%. A Wall Steert, le Dow Jones a progressé de 2,51%, l’indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a pris 1,64%, et l’indice élargi S&P 500, 2,24%. Jeudi, les marchés ont surtout eu peur des possibles sanctions économiques contre la Russie, mais pour l’instant, le pays n’a pas été exclu du système bancaire Swift et aucune autre sanction majeure n’a été prononcée. “La décision d’exclure l’énergie de la liste des sanctions est d’une certaine manière compréhensible, étant donné l’impact économique mondial que cela pourrait avoir”, explique Michael Hewson, analyste de CMC Markets. Les marchés saluaient également les prémices d’une éventuelle discussion entre la Russie et l’Ukraine.