Au deuxième jour de l’offensive russe en Ukraine, les troupes russes continuent leur progression avec pour objectif premier de s’emparer de Kiev. La capitale ukrainienne visée par un raid blindé pourrait tomber en quelques jours, a constaté l’AFP. Après une phase initiale de frappes sur l’ensemble du pays visant à conquérir la supériorité aérienne et à paralyser les centres de commandement adverses, les troupes russes déployées au sol avancent désormais sur plusieurs axes de pénétration du nord, de l’est et du sud de l’Ukraine. Mais l’effort militaire principal se porte sur Kiev, où de premiers combats ont éclaté. Jeudi 24 février une brigade d’assaut aéroportée a saisi en quelques heures l’aéroport militaire de Gostomel (ou Hostomel), aux portes de la capitale, que l’armée ukrainienne a affirmé avoir repris, des informations que l’AFP n’était pas en mesure de confirmer. Vendredi soir, la Place Maïdan était déserte comme témoigne l’envoyé spécial de laTélévision Suisse Romande, Tristan Dessert.
Des premiers morts civils
Des unités de blindés arrivées du nord font route vers la ville. Dans le quartier résidentiel d’Oblon, l’Agence France Presse a vu un civil mort sur un trottoir, et des ambulanciers en secourir un autre, prisonnier d’une voiture écrasée par un véhicule blindé.
Des habitants ont indiqué avoir vu deux corps semblant être des soldats russes tués, mais l’AFP n’a pas pu confirmer cette information. Cette information a aussi été donnée par la mairie de Kiev qui communique heure par heure via la messagerie Telegram ou sa page Facebook avec les habitants. Les forces ukrainiennes ont aussi rapporté combattre des unités de blindés russes dans deux localités entre 40 et 80 km au nord de Kiev. Des troupes russes approchent également de Kiev depuis le nord-est et l’est, selon la page Facebook de l’état-major de l’armée ukrainienne.
L’historien militaire français Michel Goya sur son compte Twitter commentait, carte à l’appui, la situation. L’objectif stratégique numéro un est “de s’emparer de Kiev” en “quelques jours” et “l’installation d’un nouveau gouvernement, et traque de l’ancien avec peut-être l’emploi de forces spéciales”. “Cette nuit, ils ont commencé à bombarder des quartiers civils. Cela nous rappelle (l’offensive nazie) de 1941”, a déclaré le président Volodymyr Zelensky vendredi matin, prononçant cette phrase en russe, signe qu’elle était destinée aux Russes. Il a salué l’“héroïsme” de la population face à une invasion qui a selon lui fait au moins 137 morts et 316 blessés côté ukrainien, assurant que ses soldats faisaient “leur possible” pour défendre le pays.