A l’école de mode Bunka de Tokyo, dans un silence entrecoupé de bruits de ciseaux et de machines à coudre, des étudiants rêvent de Paris et de la renommée mondiale qu’ont connue leurs glorieux aînés aujourd’hui vieillissants ou disparus. La mort de Kenzo Takada en octobre 2020 puis celle d’Issey Miyake en août marquent la fin d’une époque, après la révolution engendrée dans les années 1970-80 par les créateurs de mode japonais en France et dans le monde. Cela renforce les attentes envers une nouvelle génération de stylistes comme Takuya Morikawa, un ancien de Bunka âgé de 40 ans et dont les vêtements chics inspirés du streetwear ont fait leurs débuts lors des défilés parisiens il y a deux ans. Avant de lancer sa marque TAAKK en 2013, il a passé huit ans dans le studio d’Issey Miyake, travaillant notamment sur la célèbre ligne “Pleats Please” et explorant des méthodes artisanales traditionnelles selon l’AFP.