La production de céréales réduite de 7,2 % en France, le tiers de la récolte menacé en Italie et l’UE menacée de sécheresse
La revue “Nature”, a récemment publié un rapport affirmant que les vagues de chaleur en Europe, augmentent de façon “disproportionnée”. Les scientifiques s’alarment, mettant au rouge les changements climatiques auxquels le monde est exposé. Des vagues de chaleur plus intense et notamment plus fréquente s’abattent, sans compter la sécheresse qui menace les récoltes.
Par : Névine Ahmed
Les émissions de gaz à effet de serre accroissent la puissance, la durée et le rythme de répétition des vagues de chaleur, laissant les scientifiques parler du pire été pour l’Europe notamment. Après l’Autriche et l’Allemagne, c’est le tour à la France, à l’Espagne et à l’Angleterre, en plus des feux de forêts dévastateurs à cause de la chaleur.
La vague de chaleur qui frappe l’Europe depuis des jours est le résultat d’une masse d’air chaud du désert, qui s’est déjà dirigée vers la France et le Royaume-Uni causant de graves dégâts : des incendies et des morts au Portugal et en Espagne. Mais comme si cela ne suffisait pas à l’Europe, la sécheresse – due aux changements climatiques – s’est jointe aussi à la canicule et aux incendies sur le Vieux Continent, détruisant ainsi les récoltes alors que des millions de tonnes de céréales ne peuvent toujours pas quitter l’Ukraine en raison de la crise avec la Russie, suscitant des inquiétudes quant à la fourniture des produits alimentaires dans le monde.
Le journal espagnol “La Razon” souligne que plus de 20 millions de tonnes de blé sont bloquées en Ukraine et mettent sous pression les approvisionnements alimentaires dans le monde, mais la vague de chaleur en Europe aggrave la situation encore davantage. La sécheresse et la chaleur prolongées ont nui aux cultures de blé en France, le plus grand exportateur de céréales de l’Union Européenne et le 4e au monde, explique le journal espagnole, notant que le ministère de l’Agriculture en France avait déclaré que la production de céréales chutera de 7,2% cette année par rapport à l’année dernière.
En Italie, le ministre de l’Agriculture a averti le Parlement qu’un tiers de la production agricole italienne était menacée en raison de la sécheresse et de la médiocrité des infrastructures hydrauliques, et que la situation pourrait s’aggraver dans les années à venir. Il a présenté les dernières données des instituts de recherche gouvernementaux, qui ont montré que l’Italie a perdu 19% de ses ressources en eau disponibles de 1991 à 2020 par rapport à 19211950, et que les prochaines décennies pourraient connaître des baisses plus importantes pouvant atteindre 40%.
Des chercheurs de la Commission européenne ont pour leur part averti, il y a deux jours, qu’environ la moitié de l’Union Européenne est actuellement menacée de sécheresse, tandis que le Sud-Ouest de l’Europe souffre de sécheresse due à une forte vague de chaleur.
Le Centre commun de recherche de la Commission a publié un rapport sur la sécheresse en Europe et a déclaré que 46% du territoire de l’Union Européenne étaient exposés au niveau d’alerte à la sécheresse, ainsi que 11% au niveau d’alerte au risque de sécheresse, à un moment où les cultures souffrent déjà d’une pénurie d’eau.
Revenir au travail, peine au aubaine ?
Par : Dr Nesrine Choucri
La majorité des Egyptiens ont eu droit à de longues vacances cette année à l’occasion du Grand-Baïram. Une longue semaine ou presque 10 jours pour certains d’entre nous. Des congés qui leur ont permis de passer un moment important en famille au bord de la mer ou même dans leurs villes.
Une chose est sûre : les plages d’Egypte que ce soit sur la mer Rouge ou la Méditerranée étaient bondées ! Partout, l’esprit de fête, de repos, voire même de répit a pris le dessus et le rythme quotidien trépidant et stressant a été souvent oublié pour la plupart d’entre nous. Repos, lecture, sommeil, alimentation et quasi-paresse étaient les éléments principaux dans notre vie pendant une semaine.
Face à cela, la reprise du travail s’avère difficile, voire même pénible pour certains d’entre nous. Sur la toile de Facebook, plein de blagues sont affichées, postées ou même échangées pour montrer et confirmer que la reprise du travail après ces congés n’est pas du tout facile.
Parmi les postes les plus populaires, celui où l’on voit un employé à son bureau perplexe et incapable de savoir quoi faire ? Il se demande alors : quel était au juste mon travail avant les congés ? Un autre post est viral sur la toile : celui de l’employé qui appelle le travail pour s’excuser de ne pas pouvoir venir car il a oublié la route pendant les congés.
Autant de posts qui expriment le malaise qu’éprouvent certaines personnes de reprendre la voie du travail après un moment de répit. En même temps, une voix inverse a commencé à apparaître sur la toile : un peu fade et timide, elle a pourtant raison. Une voix qui a rappelé que le travail est une aubaine notamment qu’il nous permet de payer les congés et nos factures.
La question que soulèvent les partisans de cette lignée : en temps de crise mondiale, alors que le travail est une chose élémentaire pour payer ses factures, n’est-il pas assez logique de remercier le ToutPuissant pour ce don ? D’autre part, certaines personnes disent que les posts ne reflètent pas la réalité et que la majorité des gens sont conscients de la valeur et de l’importance du travail dans leur vie, non seulement sur le plan financier, mais aussi sur le plan personnel.
Car en plus de faire de l’argent, un job permet de s’épanouir, de se développer, d’acquérir des compétences et d’élargir sa perception du monde. Si votre métier, ou plutôt votre travail, ne vous permet pas de réaliser l’un des éléments dressés dans cette liste, cela veut bien dire que vous avancez sur une pente glissante.
Toutefois, en temps de crise, il n’est pas toujours judicieux de faire un changement de travail, encore moins de métier, alors, soyez vigilant et apprenez à valoriser ce que vous avez en main et à l’évaluer avec lucidité si jamais le changement vous paraît inévitable.
«The Curly Studio», premier salon d’Égypte à avoir embrassé les « cheveux naturels »
«Révolution» des codes de beauté
Par : Marwa Mourad
«Pour moi c’était beau» : pendant des années, Rola a lissé sa chevelure. Aujourd’hui, dans son salon pour cheveux crépus et bouclés, sa collègue Sara et elle accompagnent la «révolution» des codes de beauté qui a gagné l’Égypte, comme d’autres pays. « Des générations entières ont grandi avec des idéaux de beauté inadaptés », qui renvoyaient à des codes occidentaux, déplore Sara Safwat. Et pendant des décennies, des millions d’Égyptiennes se sont religieusement lissé les cheveux. Rola Amer reconnaît que « couper des cheveux bouclés prend plus de temps que des cheveux lisses » mais, après trois heures de coupe, sa cliente semble ravie. Créé en 2018, The Curly Studio est, affirme Sara, le premier salon d’Égypte à avoir embrassé le mouvement « cheveux naturels ». Dans cet établissement d’une banlieue chic du Caire, les bigoudis ont remplacé les fers à lisser et les cheveux sont coupés à sec pour préserver la forme des boucles. Car le lissage peut être dangereux, estime Sara, 38 ans.
Rola elle-même avoue qu’à l’époque, le lissage était «la norme» et qu’elle avait le sentiment que ses cheveux naturels faisaient «négligé». Dit-elle en rajustant sa frange désormais bouclée. « Tu vas venir comme ça ? » était la question inévitable aux entretiens d’embauche, renchérit Sara. Mais même si ses cheveux étaient considérés comme « pas professionnels », elle a continué à arborer ses boucles au travail.
Un changement marqué
Au début des années 2000, la chanteuse libanaise Myriam Fares était l’une des seules icônes aux cheveux bouclés du monde arabe. Au même moment pourtant, aux États-Unis, le mouvement nappy appelait les femmes noires à garder leurs cheveux crépus.
En Égypte, en 2012, l’actrice Dina El Sherbiny a été l’une des rares à briser un tabou : elle a étalé ses boucles dans la série à succès «Hekayat banat» (Histoires de filles). Dix ans plus tard, les boucles sont omniprésentes dans les rues du Caire, dans les séries et sur les panneaux publicitaires. L’Egypto-Palestinienne May Calamawy exhibe même les siennes à Hollywood dans la série Moon Knight. « Il y a eu un réel mouvement social », explique à l’AFP Doaa Gawish, qui a lancé en 2016 The Hair Addict, un groupe Facebook dédié aux cheveux naturels.
En un été, il est passé de 5.000 à 80.000 membres, tandis que le marché local des cosmétiques a grimpé de 18% en un an, selon Euromonitor International. Pour suivre la tendance bio et bouclée, Mme Gawish lançait deux ans plus tard son entreprise éponyme de soins capillaires. « Beaucoup de grandes marques ont sorti des produits pour cheveux bouclés car elles ont senti que c’était une part incontournable de la clientèle », affirme-t-elle. Les cheveux des 103 millions d’Égyptiens font travailler 500.000 salons et plus de trois millions de personnes, estimait en 2020 sur une radio Mahmoud El-Degwy, représentant des coiffeurs à la Chambre de commerce du Caire.