Afin de limiter les dégâts collatéraux sur son économie, l’Europe évite pour le moment les sanctions sur les hydrocarbures russes, quitte à financer le régime de Vladimir Poutine. Par Eric Albert Dans les vingt-quatre heures qui ont suivi la reconnaissance des Républiques séparatistes de l’est de l’Ukraine par Moscou, lundi 21 février, l’Union européenne (UE), le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont acheté un peu plus de 700 millions de dollars (622 millions d’euros) à la Russie en pétrole, gaz et métaux, selon les calculs de l’agence de presse Bloomberg. « C’est 700 millions de dollars par jour », souligne Javier Blas, un éditorialiste de Bloomberg, spécialiste de l’énergie. Depuis, alors que l’invasion sur le terrain est en cours, les livraisons de gaz russe passant par l’Ukraine à destination de l’Europe ont… accéléré, et non pas ralenti, note-t-il. Samedi 26 février, les livraisons de gaz par ce chemin devaient être à leur plus haut niveau depuis deux mois.
Face à cette crise géopolitique majeure, les puissances européennes sont confrontées à un choix impossible : soit elles réduisent les importations d’hydrocarbures russes pour contrer le président russe, Vladimir Poutine, et s’exposent alors à un choc énergétique majeur, soit elles limitent les sanctions et réduisent la casse économique. Dans ces premiers jours de conflit, elles ont pour l’instant choisi la seconde option.