Lors de leur entretien virtuel ce mardi, les présidents Joe Biden et Vladimir Poutine, au long passif de suspicions et de méfiance réciproque, aborderont le sujet brûlant de l’Ukraine, que la Russie est accusée par Washington de vouloir envahir, rapporte l’AFP. Au moment où Moscou masse des renforts armés à sa frontière avec l’Ukraine, selon les pays occidentaux, l’éventualité d’une invasion est âprement débattue par les experts. Certains estiment que la menace est surtout censée servir au président russe de moyen de pression, afin d’obtenir un nouveau sommet et des garanties que l’Ukraine ne devienne pas membre de l’Otan. Les deux dirigeants ont une longue liste de désaccords supplémentaires, qui se sont accumulés ces derniers mois, allant du traitement des dissidents à la présence de hackers sur le sol russe, ou aux accusations mutuelles d’ingérence. Mais l’ampleur des mouvements de troupes de Moscou — qui se préparerait à lancer début 2022 une offensive impliquant jusqu’à 175.000 hommes, selon les déclarations d’un haut responsable américain au Washington Post — a alarmé Washington et ses alliés européens. Vendredi, Joe Biden a promis de rendre “très, très difficile à M. Poutine de faire ce que les gens craignent qu’il fasse”. Le dirigeant américain a dit préparer “un ensemble d’initiatives”, sans donner davantage de précision. Lors de l’entretien ce mardi, “le président Biden va souligner les inquiétudes américaines concernant les activités militaires russes à la frontière avec l’Ukraine, et réaffirmer le soutien des Etats-Unis à la souveraineté et l’intégrité territoriale ukrainiennes”, a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, dans un communiqué samedi. L’échange doit avoir lieu dans la soirée en Russie (mi-journée à Washington). “Lorsque nous regardons le nombre de troupes dans la région frontalière, (…) ce qui se passe dans le cyberespace, cela nous inquiète vraiment”, a déclaré samedi le chef du Pentagone, Lloyd Austin, interrogé sur la Russie. “Nous nous engageons à aider l’Ukraine à défendre la souveraineté de son territoire”, a également réaffirmé le ministre.