Entre volontés de s’émanciper du giron russe et de subvenir aux besoins en gaz de ses pays membres, l’Europe choisit de se tourner vers des importations de gaz liquéfié… Plus émetteur de gaz à effet de serre et loin de résoudre la question de la souveraineté énergétique.
Sortir d’une dépendance pour se jeter dans les bras d’une autre ? C’est ce à quoi l’Europe semble se destiner en augmentant ses importations de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance des Etats-Unis, fortement émetteur de gaz à effet de serre. En pleine crise ukrainienne, le Vieux Continent veut réduire sa sujétion au gaz russe, ouvrant ainsi la voie à des alternatives incompatibles avec ses ambitions climatiques et de souveraineté énergétique. Le GNL est avant tout une manière de transporter le gaz. Liquéfié à -163 °C le temps de son transport, celui-ci occupe ainsi 600 fois moins de son volume que sous sa forme usuelle. Il est ensuite transporté par voie maritime, grâce à des méthaniers, avant d’être à nouveau gazéifié dans le pays acheteur. «Contrairement aux gazoducs, le GNL permet de s’affranchir de la géographie : on peut ainsi échanger du gaz sur tous les marchés mondiaux», explique Alexandre Joly, du cabinet de conseil Carbone 4, spécialisé dans la stratégie bas carbone et l’adaptation au changement climatique. Tel quel, le GNL peut également servir de carburant pour les mobilités lourdes, comme les navires (…)