La visite est incontournable pour tout dirigeant allemand: le salon de l’automobile a accueilli hier mardi, pour la dernière fois, Angela Merkel, dont les gouvernements ont choyé cette industrie phare du pays sans toujours bien la préparer à la révolution électrique et numérique, selon l’AFP.
Les images de la chancelière aux côtés des grands patrons de l’automobile allemande ont ponctué les seize années de mandat de “l’Autokanzlerin”, de nouveau invitée pour l’ouverture au public de la grand-messe de la filière, le salon IAA organisé à Munich.
La dirigeante quittera la politique à l’issue des législatives du 26 septembre et pour cette dernière à l’IAA, il y avait peu de chance de la voir arriver en véhicule électrique: cette technologie ne compose que… 2,4% des 25.000 voitures de la flotte gouvernementale, selon des chiffres officiels de fin janvier. La proportion monte péniblement à 5,6% en ajoutant les hybrides et les carburants propres.
Une faiblesse qui illustre l’ambivalence du soutien des pouvoirs publics au secteur automobile sur lequel des milliards d’euros ont été déversés ces dernières années mais sans impulsion déterminante pour les pousser dans l’ère des mobilités moins polluantes.
À tel point que Herbert Diess, patron du géant Volkswagen, a estimé lundi que la politique de Mme Merkel “aurait pu être plus décisive”, notamment sur l’électrification.
Cette mue est désormais largement engagée par tous les constructeurs mais elle aurait pu être mieux anticipée, selon le directeur du Center Automotive Research, Ferdinand Dudenhöffer.