Par Samir Abdel-Ghany
L’artiste Ahmed Al-Raqaoui est passé par une phase délicate en raison de son état de santé. Suite à cela, il a été décidé qu’il ne doit plus quitter la maison pour une longue durée, sinon il perdra conscience. Ce fait est bien connu par ses voisins qui l’aiment bien. Pour le secourir, chaque magasin a mis en place une chaise pour l’accueillir: un siège spécial pour lui chez le mécanicien, l’électricien, etc…
Passionné d’art, il s’est lancé dans la photographie du quartier de Dokki et a commencé à dessiner les ouvriers qu’il a côtoyés.
Autour de son expérience, Al-Raqaoui s’est livré au Progrès Egyptien : « Au début, je cherchais à faire plaisir aux gens. Je les prenais en photos pour qu’ils mettent leurs images sur Facebook et qu’ils éprouvent de la joie. J’ai commencé par Walid, un électricien de voiture surnommé par ses pairs « l’artiste » parce qu’il est capable de trouver des solutions à tous les problèmes. Même s’il n’a pas poursuivi ses études, on pourrait dire qu’il excelle dans ce métier au point de le comparer à un « médecin » de voiture. Quant à « Kaboria », il est responsable de la réparation de l’intérieur des voitures et de s’assurer que les accessoires sont bien à leurs places. S’ajoute à ces deux amis, Al-Sini (le chinois). C’est le propriétaire d’un magasin de réparation des carcasses des voitures qui fait des miracles avec son marteau et ses outils. Les coups de marteaux qu’il donne créent une symphonie qui rappelle celle d’un grand orchestre musical. Enfin, il y a « Al-Borsse », le mécanicien qui sait réparer n’importe quel type de voiture et qui est réputé pour son honnêteté.
Lorsque j’ai demandé à l’artiste les vrais noms de ces héros au lieu de ces surnoms, il m’a confié que ces héros préfèrent leurs surnoms. « C’est une source de fierté et de joie pour eux », a-t-il dit.
Avec le temps et l’amitié qui s’est tissée entre les ouvriers et l’artiste, ce dernier a commencé à découvrir le monde des véhicules, au point d’en devenir un professionnel. Et, les ouvriers eux-aussi ont connu un grand changement : ils ont découvert l’univers de la photographie et de l’art. D’ailleurs, ils ont appris à découvrir les mondes de l’art et du sport à travers les yeux d’Al-Raqaoui.
Bref, Al-Raqaoui a pu réussir à briser la limite de l’espace pour créer un art différent. Derrière cette expérience très particulière, il y a de longues années de succès. Al-Raqaoui a déjà obtenu beaucoup de prix dont le 1er prix du Salon international du Nil relevant de l’Opéra du Caire. Il s’est vu attribuer un grand nombre d’attestations d’appréciations par différents événements artistiques spécialisés dans la photographie. Il a également tenu plusieurs expositions à l’Opéra du Caire et à l’Université américaine. Actuellement, il se prépare à tenir une exposition pour célébrer les ouvriers dans la « Maison de Galal », un premier pas pour reprendre sa carrière artistique. Il est évident que sa caméra est à la recherche d’un nouvel univers. La seule chose qui reste : c’est l’avis médical de son médecin avant de reprendre son rythme ordinaire.