Les talibans resserraient samedi leur emprise autour de Kaboul, où l’humeur des habitants et des personnes ayant fui l’avancée des insurgés était sombre, alors que les États-Unis et d’autres pays occidentaux se préparaient à évacuer leurs diplomates et ressortissants.
En à peine plus d’une semaine, les talibans ont pris le contrôle de presque tout le nord, l’ouest et le sud de l’Afghanistan, et sont ar-rivés aux portes de Kaboul. Ils ne sont plus qu’à 50 km de la capitale et ne montrent aucun signe de vouloir ralentir leur marche.
De violents combats avaient aussi lieu samedi autour de Mazari-Sharif, capitale de la province de Balkh, où l’armée afghane a mené de nouvelles frappes aériennes.
Ce carrefour commercial est la seule grande ville du nord du pays dont les talibans n’aient pas encore pris le contrôle. Outre Kaboul et Mazar-i-Sharif, Jalalabad (est), Gardez et Khost (sud-est) sont les seules autres grandes villes encore contrôlées par le gouvernement.
Mais étant situées sur des terres dominées par l’ethnie pachtoune, dont sont issus les talibans, elles ne devraient pas résister longtemps. Pour les habitants de Kaboul et les dizaines de milliers de personnes qui ont fui leur foyer ces dernières semaines pour se réfugier dans la capitale, la peur prédomine.“Je pleure jour et nuit quand je vois que les talibans forcent des jeunes filles à épouser leurs combattants”, a confié à l’AFP Muzhda, 35 ans, une femme célibataire arrivée dans la capitale avec ses deux sœurs, après avoir quitté la province de Parwan, un peu plus au nord.