Responsable du dossier :
Ghada Choucri
Rédigé par :
Walaa Al Assrah
Dalia Hamam
Ingi Amr
Dr : Nesrine Choucri
En 2012, l’Egypte baignait dans l’obscurité et le noir. Des menaces de pénurie d’électricité pesaient sur l’ensemble de la population.
Mécontentement et grogne se faisaient entendre partout et se lisaient sur les visages. A son arrivée au pouvoir, le Président Abdel Fattah Al-Sissi a promis de changer la donne et de mettre en place des projets qui ont réellement illuminé notre cher pays.
Ces projets visent à accroître l’efficacité du réseau électrique, à améliorer le niveau de performance et à décharger toutes les capacités générées par les usines de production d’électricité qui ont été ajoutées pendant cette période, afin de faire face aux charges futures et d’assurer la stabilité et la continuité de l’alimentation électrique conformément aux normes de qualité.
L’hydrogène vert, l’avenir de l’énergie en Egypte
Après avoir atteint l’autosuffisance en gaz naturel, l’Egypte vise une consommation d’énergie plus durable. Aujourd’hui, 5 ans après le lancement de sa stratégie énergétique de 2035, l’Egypte entame une nouvelle ère en franchissant ses premiers pas sur le marché de production d’hydrogène vert, aspirant à en devenir un centre d’exportation vers le monde entier.
L’Égypte veut se positionner en leader du développement des énergies renouvelables sur le continent. Suite aux directives du Président Al-Sissi d’ouvrir de nouveaux horizons aux investissements qui contribuent à limiter les effets du changement climatique et représentent un apport qualitatif à l’économie égyptienne, le gouvernement s’est lancé dans la recherche de nouvelles sources d’énergie et la production de nouveaux carburants propres en mettant à profit les richesses naturelles de l’Égypte dont la principale, est la production d’hydrogène vert.
L’Etat avance à pas sûrs dans le domaine de la production d’électricité, que ce soit à partir de méthodes traditionnelles ou par l’ajout de sources d’énergie nouvelles et renouvelables.
L’Égypte s’est lancée dans la production d’hydrogène vert pour représenter l’un des axes de sa stratégie de devenir un acteur régional et international et un pôle énergétique. L’hydrogène vert est un carburant sans carbone dont la source de production est l’eau. Les processus de production consistent à la séparation de ses molécules de son homologue oxygène dans l’eau, par l’électricité générée à partir de sources d’énergie renouvelables.
Au cours de la dernière décennie, l’hydrogène est mondialement perçu comme une source d’énergie prometteuse dans un avenir proche. À cet égard, l’Égypte a modifié sa stratégie de production d’énergie électrique à l’horizon 2035 et a inclus l’hydrogène vert comme l’une de ses sources, en coordination avec des entreprises internationales.
Le gouvernement a également formé un comité ministériel pour étudier l’hydrogène vert comme source d’énergie et son utilisation dans un avenir proche, et de rechercher tous les moyens possibles pour sa production et son utilisation, en se basant sur les expériences internationales dans ce domaine.
A cet effet, le Conseil des ministres a approuvé, jeudi, lors de sa réunion hebdomadaire tenue sous la houlette du Premier ministre, Dr Moustafa Madbouli, certaines demandes introduites par l’alliance des sociétés norvégiennes “Scatec”, “Orascom” et le Fonds souverain égyptien, qui met en œuvre le projet de production d’ammoniac vert à partir de l’hydrogène vert, via l’utilisation des énergies renouvelables, afin d’accélérer son achèvement avant le début de la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP27), que l’Egypte doit accueillir en novembre prochain.
L’énergie éolienne, une énergie d’avenir
L’énergie éolienne est une sorte d’énergie renouvelable produite par la vitesse du vent en utilisant des éoliennes. Cette énergie est largement utilisée comme alternative à l’énergie typique, puisqu’elle est une énergie propre et amie de l’environnement étant donné que son impact sur l’environnement est moins problématique que les autres sources d’énergie. Elle nécessite une bonne vitesse de vent et a donc besoin d’un milieu ouvert loin des centres urbains. Récemment, l’Egypte a adopté une politique de diversification de ses ressources électriques. Une gigantesque centrale d’électricité solaire est en construction dans le sud de l’Egypte afin que l’électricité consommée en Egypte soit de sources renouvelables, éoliennes, solaires et hydroélectriques. Dans ce cadre, l’Etat a lancé un gigantesque projet de parc éolien qui permet de développer l’attrait économique du pays et d’ouvrir la voie à de nouvelles perspectives de développement. Selon les études, le potentiel éolien de la côte occidentale de la mer Rouge est exceptionnel du fait, notamment, de la vitesse moyenne du vent qui dépasse les 10 m/s.
Centrale de Gabal El-Zeit au sud de Ras Gharib
A 118 km au sud de Ras Gharib se situe une grande station de production d’électricité éolienne en Afrique et au Moyen-Orient. Cette station s’inscrit dans la liste des mégaprojets nationaux en cours d’exécution. L’Egypte a inauguré en 2018 la plus grande station de production d’électricité éolienne en Afrique et au Moyen-Orient et une des dix plus importantes au monde, peut-on lire sur RFI.
Inauguré par le Président Abdel Fattah Al-Sissi par vidéoconférence, lors de l’inauguration de la centrale électrique dans la Nouvelle capitale administrative, la centrale de Gabal El-Zeit est située en mer Rouge, la région la plus venteuse d’Egypte.
Le parc est composé de 300 éoliennes qui produisent 580 mégawatts, soit %5 de l’électricité consommée en Egypte. Il importe de noter que la capacité de cette centrale peut augmenter lorsqu’elle sera opérationnelle. Le nombre total de turbines de la station est de 390 turbines, avec 3 projets, et le plus grand parc éolien au monde pour produire de l’électricité.
Le coût de la centrale pour produire de l’électricité à partir du vent est d’environ 12 milliards de livres. Elle est munie d’un système de surveillance des oiseaux migrateurs par radar, de sorte que les turbines arrêtent de tourner lorsqu’ils sont en dessus et redémarrent après leur passage.
Ce système est utilisé pour la première fois au monde. Il est prévu que la centrale devrait atteindre %42 d’ici 2035, tandis que la participation des énergies renouvelables en Égypte atteindra %20.
Parc éolien de Zafarana
Le parc de Zafarana comprend 700 turbines de différents modèles. Il fut construit en 2001, dans le cadre de l’application des protocoles de coopération entre le gouvernement et d’autres pays comme l’Allemagne, le Danemark, l’Espagne et le Japon.
Parc éolien du golfe de Suez
Ce parc fut construit dans la cadre d’un partenariat entre la compagnie de Ras Ghareb et des partenaires français, égyptiens et japonais pour produire de l’énergie éolienne. Il est considéré comme étant la première station éolienne qui dépend du secteur privé en Egypte grâce à la signature d’un contrat pour la mise en œuvre du projet de centrale éolienne de 250 mégawatts dans le golfe de Suez avec des investissements d’environ 228 millions d’euros (soit environ 4,3 milliards de LE) financée par un accord-cadre entre l’Égypte et les partenaires européens (l’Agence française de développement, l’Union européenne, la Banque européenne d’investissement et la Banque allemande de construction), selon le site de l’Agence française de développement. Ce projet est l’un des plus grands projets d’énergie éolienne en Égypte, exécuté sur les terres allouées à l’autorité sur la côte ouest du golfe de Suez dans le gouvernorat de la Mer Rouge qui se caractérise par la grande vitesse du vent.
Benbane, un parc solaire géant
L’énergie solaire est la plus importante source d’énergie sur la planète. L’Égypte étant géographiquement située entre les latitudes 22 et 31,5 nord, au cœur de la ceinture solaire mondiale, est considérée comme l’un des pays les plus riches du monde en matière d’énergie solaire.
A Benbane à Assouan, se trouve le plus grand parc solaire d’Afrique et du Moyen-Orient. Le complexe solaire de Benbane s’étend sur une superficie de 37 km2 et renferme 32 centrales solaires d’une capacité d’environ 1.5 GW, équivalant à 90% de l’énergie produite par le Haut-Barrage d’Assouan.
Le projet vise à augmenter l’énergie propre et à réduire de deux millions de tonnes les émissions de CO2 par an.
Le Gouvernement a décidé d’améliorer l’exploitation de ses ressources naturelles (énergies solaire et éolienne), en multipliant les investissements du secteur privé dans l’énergie propre. En fait, la crise qu’a connue le secteur de l’énergie en Egypte en 2012 a poussé le gouvernement à optimiser la production d’électricité en faisant recours aux ressources renouvelables. La stratégie fixée vise à produire 20% de l’électricité à partir d’énergies renouvelables en 2022. Ce taux serait porté à 40% d’ici 2035.
Mais comment fonctionne une centrale solaire ? L’énergie solaire est utilisée pour produire de l’électricité à partir d’une conversion photovoltaïque. L’énergie solaire photovoltaïque est l’électricité produite par transformation d’une partie du rayonnement solaire au moyen d’une cellule photovoltaïque. Un photon de lumière incidente permet de mettre en mouvement un électron, produisant ainsi un courant électrique.
Les cellules photovoltaïques sont fabriquées avec des matériaux semi-conducteurs principalement produits à partir de silicium. Ces matériaux émettent des électrons lorsqu’ils sont soumis à l’action de la lumière. Ceux-ci sont éjectés du matériau et circulent dans un circuit fermé, produisant ainsi de l’électricité.
Grâce à un photogénérateur appelé cellule solaire, la lumière du soleil se transforme en électricité. La technologie photovoltaïque est basée sur les cellules solaires qui servent à convertir le rayonnement du soleil en énergie électrique.
L’absorption du flux lumineux du rayonnement solaire produit une différence de potentiel électrique entre deux points du matériau, capable de générer un courant électrique continu. C’est l’effet photovoltaïque, qui permet la transformation du rayonnement solaire en électricité.
Le courant électrique généré est proportionnel à la surface de la cellule photovoltaïque éclairée et à la puissance de la lumière qui peut varier en fonction de l’heure de la journée.
Le courant continu produit par les modules photovoltaïques est ensuite converti en courant alternatif par un onduleur (pour une chaîne de modules) ou micro-onduleur (au dos de chaque module). Ce courant alternatif peut être injecté dans le réseau public de distribution.
La Haute-Égypte, perle du succès
Longtemps laissée à l’abandon, la Haute-Égypte est devenue de nos jours la scène principale de nombreux projets de développement dans tous les domaines. En effet, l’État accorde un vif intérêt aux secteurs de l’électricité et des services en général attribués aux citoyens. Par conséquent, cette région si chère aux Égyptiens est devenue une parcelle indétachable du processus de développement.
Le Progrès Égyptien recense quelques projets d’électricité menés dans le Sud de l’Egypte. Dresser l’inventaire de tous les projets d’électricité en Haute-Égypte serait impossible vu leur grand nombre. Nous en avons choisi quelques-uns d’après le site de la Présidence de la République www.presidency.eg. Le Président Abdel Fattah Al-Sissi a inauguré en mai 2016 la centrale électrique de l’Ouest d’Assiout, qui comprend 8 unités de production d’électricité d’une capacité de 125 mégawatts pour chacune, avec une capacité totale de 1000 mégawatts.
La centrale à gaz de l’Ouest d’Assiout a été agrandie pour fonctionner sur le système à cycle combiné. Le projet s’est déroulé en deux phases : une première phase à cycle simple puis une deuxième phase à cycle combiné. La capacité totale de la centrale est de 1500 MW (8 unités gaz x 125 MW + 2 unités vapeur x 250 MW). L’usine se compose de 8 chaudières de récupération d’énergie installées sur 8 turbines à gaz pour les convertir au travail dans le système à cycle combiné, en utilisant les turbines à gaz d’échappement pour faire fonctionner deux 2 turbines à vapeur d’une capacité de 250 mégawatts pour chacune, sans utiliser carburant supplémentaire en plus des auxiliaires (pompes) Transformateurs – Condensateurs.
Le projet vise à augmenter l’efficacité de la station et à ajouter 500 mégawatts sans utiliser de carburant supplémentaire. Le projet offre des opportunités d’emploi pour les jeunes, car le nombre de travailleurs qui ont mis en œuvre le projet, s’élève à 2 300 (ingénieurs – administrateurs – superviseurs – techniciens), et le coût total du projet s’est élevé à 441,8 millions de dollars américains. S’ajoute à cela, le poste de transformation d’Esna qui fonctionne avec une tension de 220 x 66, une capacité de 2 x 125 MVA, et une tension de 6611/ kV, d’une capacité de 2 x 40 MVA. Les projets de renforcement du réseau électrique national visent à réduire le pourcentage de pertes sur le réseau, et à soutenir toutes les régions de la République, notamment en HauteÉgypte.
Le coût d’investissement du projet était de 112 millions de LE pour le poste de transformation, et de 225 millions de LE pour la ligne de raccordement 22066- KV : Il faut également mettre en lumière l’installation de la station des cellules photovoltaïques à Kom Ombo. L’électricité à l’aide des systèmes des cellules photovoltaïques se produit en convertissant l’énergie thermique provenant du soleil en énergie électrique, collectée dans un ensemble des câbles pour transférer le courant vers les zones de consommation ou des appareils.
Le projet contribue à économiser de grandes quantités de combustibles et à l’utiliser de manière plus pragmatique, grâce à la production d’électricité sans dépendre des combustibles.
La centrale photovoltaïque de Kom Ombo fonctionne à une tension de 26 MW, pour un coût de 19 millions d’euros.Notons de même l’installation des stations des transformateurs à l’Est de Sohag. Ce projet a pour but d’alimenter en électricité le développement et les extensions futures et de fournir les besoins des nouvelles villes en Haute-Égypte. Outre, ces réseaux vont transférer l’électricité produite des stations d’Al-Borolos et Béni Soueif vers Naga Hamadi garantissant la force des réseaux sans interruption du courant.
Les stations des transformateurs de l’Est de Sohag fonctionnent à une tension 50022/66/220/ KV de (2 * 750 + 3 * 175 + 2 * 40 MVA), d’un coût de 199 millions de LE + 25,5 millions de dollars. Pour clore, nous mettrons l’accent sur la centrale électrique de Béni Soueif. Elle a été inaugurée par le Président Al-Sissi, par vidéoconférence, lors de l’inauguration de la nouvelle centrale électrique de la capitale administrative.
• La centrale électrique de Ghayada East à Béni Soueif est une avancée majeure dans le domaine de l’électricité en Égypte, fonctionnant à la technologie des cycles combinés de classe h, et dépendant du gaz naturel pour fonctionner à une capacité de 4 800 mégawatts. Elle est située à 110 km au sud du Caire, près du village de Ghiyadah Al-Charkiya, affilié au Centre Béba, au sud du gouvernorat, et donnant directement sur le côté ouest de celuici sur le Nil. Cette station ouvrira des zones de développement pour la zone entourant l’est du Nil à Béni Soueif. Elle transformera également le village de Ghiyadah en un village commercial qui attire les habitants. Le contrat a été signé en juillet 2015 sur une superficie de 500 000 m 2.
• La station se compose de 12 turbines, dont 8 à gaz et 4 à vapeur, avec une capacité de 400 mégawatts chacune, fonctionnant sur un système à cycle combiné, et fonctionnant avec un système de refroidissement fermé à l’intérieur de la tour de refroidissement, qui est une nouvelle tendance en Égypte pour refroidir la vapeur condensée de la turbine à vapeur à la température normale de l’eau et en la faisant recirculer à la chaudière Herg. Auto-entretenue par refroidissement, la station est divisée en trois bandes, en commençant par la zone principale où se trouvent les turbines, puis la région centrale passant par la zone surplombant le Nil et travaillant dans les trois régions.
• Les travaux de la première phase qui comprennent l’exploitation de 6 turbines à gaz avec un système à cycle simple, ont été achevés pour étendre le réseau électrique national d’Égypte de 2400 MW dans la première phase en 2016, en ajoutant 400 MW dans la deuxième phase en 2017, et exploiter le projet entièrement pour soutenir le réseau électrique en ajoutant 4800 MW en 2018 et en le connectant au réseau national d’électricité sur un effort de 500 kV.
Le projet a duré 3 ans. La centrale contribue à environ 20% de la production d’électricité en Égypte, et fonctionne avec le plus haut rendement de production au monde, jusqu’à 60%. Une antenne à double circuit a été installée pour relier la nouvelle centrale électrique de Béni Soueif Magaga Ouest à une tension de 500 km et une longueur de 42 km pour décharger l’énergie produite par la centrale de Béni Soueif et la connecter au réseau national.