Par : Samir Abdel-Ghany
Ezzat Hamed est connu sous le nom d’« Ezzat moto », un surnom particulier qui est inspiré de son métier. Lors d’une interview avec le Progrès Egyptien, l’artiste a raconté son histoire d’artiste. Une histoire aussi particulière que son style. Interview. « Mon travail est électricien de voiture. Je suis réputé dans le quartier d’Abdine au centre-vile par le nom d’« Ezzat moto ». Ce surnom, je le porte depuis ma douce enfance. Ma vraie vocation est de créer des voitures, des vélos, des motocyclettes en miniature à partir de fils et de morceaux de plastiques. Plus tard, j’ai commencé à confectionner à partir de ses fils, des danseuses de ballets, des footballeurs, des arbres colorés. Je l’ai exposé à mes amis et aux magasins d’antiquités, et de cadeaux dans la région d’Abdine », a-t-il évoqué ses débuts. Plus tard, il a eu la chance de rencontrer le sculpteur Galal Gomaa par hasard. Un hasard qui va certainement booster sa carrière d’artiste, comme il l’a raconté. « J’ai fait la connaissance de l’artiste Galal Gomaa par hasard. J’avais mon travail sur mon portable alors qu’il avait demandé de charger le sien. C’est là qu’il a vu mon art et a exprimé son admiration quant à mon art. Il a même acheté une des pièces d’art que j’avais confectionnée. Et, il a eu la gentillesse de me laisser son numéro de téléphone. Un laps de temps s’est écoulé avant que je ne le rencontre encore une fois, mais cette fois-ci à la Maison de Galal (Beit Galal). Ce lieu m’a paru comme un véritable mini-musée. Moi, je n’avais pas réellement étudié l’art. Malgré cela, l’artiste avait exprimé son admiration pour mon art. A partir de ce moment, ma vie a totalement changé. Puis, le grandissime artiste Wagui Yassa a acheté une de mes pièces et j’étais au septième ciel. C’était un message de Dieu pour poursuivre mon chemin. Au début, j’étais surtout un fan qui faisait de l’art sans connaître les règles de la beauté. Puis, j’ai commencé à fréquenter des artistes et à me rendre aux galeries. J’ai même accédé à l’Opéra avec Galal. J’ai eu la chance de côtoyer des hommes de lettres, des talentueux, des artistes et de professeurs d’universités.
Ce cénacle m’a, d’une part, encouragé à poursuivre et, d’autre part, façonné ma personnalité. J’ai pris l’habitude de me rendre fréquemment aux salles d’exposition à Zamalek », a-t-il dit. Et de renchérir : « L’artiste Galal m’a appris que tout artiste doit avoir une idée derrière son art, même si l’idée est uniquement esthétique. A partir de ce moment, j’ai conçu mon art différemment : je ne suis plus un ouvrier, mais un artiste. Mon objectif n’est pas de vendre mon produit autant de créer quelque chose d’esthétique et d’original. Maintenant, je me prépare pour le mois de Ramadan à prendre part à une exposition collective à la galerie Art Corner. De même, je vais tenir une exposition dans la même galerie au mois de juin. Si la moto est ma vie, aujourd’hui, j’ai l’impression de planer en travaillant dans l’art et en reconstituant mon monde à travers des accessoires ».