L’Egypte adopte actuellement une stratégie générale d’envergure et prometteuse susceptible de faire un essor remarquable dans tous les domaines. Le retour de l’Égypte sur les scènes régionale et internationale constitue une des priorités du président Al-Sissi. L’Égypte fait de la lutte contre le terrorisme un axe majeur de sa politique étrangère. Elle est, à cette égard, préoccupée par la situation en Libye, avec laquelle elle partage une frontière de 1 200 kilomètres, et qu’elle considère comme une menace potentielle à sa sécurité nationale.
Rôle essentiel dans le dossier israélo-palestinien
L’Égypte joue traditionnellement un rôle essentiel dans le dossier israélopalestinien : médiation dans la crise de Gaza à l’été 2014, lors des événements de mai 2021 et plus récemment pendant le ramadan et les fêtes religieuses juive et chrétienne en avril 2022, rôle clef dans l’accord de réconciliation inter-palestinien du 12 octobre 2017, participation au groupe d’Amman (Egypte, Jordanie, Allemagne et France). Elle œuvre actuellement en faveur d’un accord de trêve durable entre le Hamas et Israël, et de la réconciliation interpalestinienne entre le Fatah et le Hamas.
Sur la scène africaine
L’Égypte cherche, par ailleurs, à renforcer son rôle sur la scène africaine. Elle a pris la présidence annuelle de l’Union africaine en 2019. L’Égypte est particulièrement préoccupée par la construction en Éthiopie d’un grand barrage sur le Nil (« Barrage de la Renaissance »), entré dans sa phase de remplissage, qu’elle juge susceptible d’avoir un impact sur le débit du fleuve. Elle est diplomatiquement très active concernant la situation au Soudan, pays frontalier dont la stabilité est essentielle pour l’Égypte.
Relation forte avec les frères arabes
L’Égypte entretient une relation forte avec l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Koweït, qui lui apportent leur soutien, notamment f inancier. Les relations avec le Qatar se sont réchauffées progressivement. Au plan mondial Avec les États-Unis, l’Égypte entretient une relation de proximité, étant historiquement le 2e bénéficiaire de l’aide américaine dans la région. Le président Al-Sissi a félicité Joe Biden pour son élection et a accueilli le Secrétaire d’Etat Antony Blinken en mai 2021 au Caire.
Le ministre des Affaires étrangères égyptien Choucri s’est rendu à Washington en avril 2022 pour rencontrer son homologue américain. Une forte coopération en matière économique s’est renforcée entre l’Egypte et la Chine, avec une relation économique croissante, ainsi qu’avec l’Union européenne, en particulier depuis la reprise du dialogue d’association à l’été 2017.
Une ouverture politique
Le Caire a lancé un « dialogue national » sur des questions politiques, économiques et sociétales. Il s’agit de la première initiative du genre depuis l’arrivée au pouvoir du président Abdel Fatah Al-Sissi en 2014. Le Caire a lancé un processus de «dialogue national », permettant à tous les acteurs de la société et aux partis politiques d’échanger librement leurs points de vue dans des domaines aussi vastes que la politique, l’économie et la société. « Nous faisons aujourd’hui le premier pas vers une nouvelle république », s’est félicité Diaa Rashwan, le coordinateur général de l’initiative, également président du syndicat des journalistes.
Première visite à Doha
Le président Abdel Fattah AlSissi a effectué sa première visite au Qatar depuis leur brouille diplomatique.
Le président Al-Sissi s’est rendu en septembre dernier au Qatar pour la première fois depuis le rétablissement en 2021 des relations diplomatiques entre les deux pays après quatre ans de rupture, a annoncé le riche petit pays gazier du Golfe. Al-Sissi a été reçu par l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, selon le palais. Selon l’agence de presse qatarie QNA, cette visite « instaure une nouvelle ère dans les relations entre Doha et le Caire, les faisant évoluer en un partenariat fructueux ». « Les relations qataro-égyptiennes connaissent une phase de communication active et de visites mutuelles destinées à (les) renforcer », ajoute QNA sur Twitter. Les présidents égyptien Abdel Fattah Al-Sissi et turc Recep Tayyip Erdogan se sont brièvement rencontrés le 20 novembre à Doha, au Qatar, jour d’ouverture de la Coupe du monde de football. Cette poignée de main, sous le patronage qatari, enterre un cycle de la politique étrangère turque amorcé lors des “printemps arabes”.