La 1ère conférence du Centre “Salam” (Paix) pour les études du radicalisme, relevant des Maisons et des Organisations de fatwa dans le monde a clôturé ses travaux sur nombre de recommandations importantes. Trois jours durant, la conférence a discuté de l’extrémisme et des moyens de lutte. Ce thème fut examiné à travers une variété de perspectives, intégrant tour à tour le contexte géopolitique et historique, une approche culturelle de l’islam, une comparaison avec les phénomènes sectaires, pour apprendre à mieux cerner le processus de radicalisation.
Un phénomène mondial. Le radicalisme en sa traduction la plus violente, qu’est le terrorisme, a touché de nombreux pays dans le monde ces dernières années. Nombreuses ont été les réflexions sur les causes de cette idéologie et les moyens de lutter contre, après avoir affirmé ce diagnostic : le radicalisme est directement lié au terrorisme.
Un débat public et des démarches pour répondre aux menaces régulièrement évoquées par ce phénomène ont été adoptés lors de la conférence du Centre “Salam”, qui tout comme son nom, propage un message de paix au monde, de la terre de la paix, l’Egypte.
Sans doute, la conférence dudit Centre a été bénéfique pour avoir réussi à faire la lumière sur la lutte contre l’extrémisme violent, qui s’avère une priorité des politiques de sécurité adoptées sur les plans local, régional et international. Un plan d’action est recommandé pour lutter contre la radicalisation conduisant au terrorisme, avec un ensemble de mesures visant notamment l’éducation des enfants, pour reconnaître et détecter les germes de la radicalisation et pouvoir la cerner et étouffer sa flamme alors qu’elle est à ses débuts, via le renforcement aussi de la cohésion sociale de manière à empêcher l’émergence de l’idéologie extrémiste, a résumé le Mufti d’Egypte, Dr Chawki Allam, faisant allusion aux recommandations importantes issues de la conférence.
– La conférence du Centre “Salam” sera régulièrement organisée pour devenir un rassemblement annuel de tous les centres de recherches spécialisés dans le domaine de lutte contre le radicalisme et le terrorisme. Sera exigera une coordination et une conjugaison des efforts entre les différentes institutions religieuses et les décideurs sur les plans local, régional et international, afin de multiplier l’efficacité de cette conférence.
– La refonte du discours religieux est une étape authentique de la législation islamique et est énoncée par ses textes. C’est un processus dont les règles sont compatibles avec la modération de la religion islamique et l’universalité de son message. C’est notamment la mission des institutions religieuses séculaires dans le monde, dictant la coopération entre les savants et les intellectuels, possédant la sagesse et ayant une base solide de connaissances dans les sciences de législation, de sociologie et des diverses sciences humaines. Un nouveau discours religieux contribue efficacement à la lutte contre l’extrémisme en tant que prévention et traitement.
– La nécessité d’établir des règles claires à tous ceux qui sont responsables du discours religieux à l’intérieur et à l’étranger, en coopération avec des spécialistes, des décideurs et des instances compétentes dans les pays, pour que cette mission soit la responsabilité seulement des personnes qualifiées et ainsi réduire les risques de propagation du discours haineux, de l’extrémisme et du discours rigide qui peuvent indirectement conduire à l’élargissement du cercle du radicalisme.
– Organiser des colloques et des stages et séminaires en direct ou à distance, menés par des institutions religieuses nationales pour sensibiliser les jeunes aux dangers du radicalisme, discuter de ses prémisses intellectuelles, démanteler ses idées et travailler à l’intégration des jeunes dans les opérations de prévention et de contrôle.
La conférence appelle de même tous les pays et les organisations à constamment revoir et développer des stratégies de lutte contre le radicalisme afin de suivre le rythme des idées et des outils des extrémistes.
– Augmenter le volume des documents traduits sur les principes de la coexistence entre les religions pour éclairer les vraies religions et leurs principes modérés, et ce, à travers les institutions concernées dans les différents pays. Il est également nécessaire d’accorder plus d’attention et d’efforts au projet de transformation numérique des institutions religieuses.
– La nécessité de créer des commissions supervisées par des instances religieuses et éducatives pour examiner la stratégie d’élaboration des curriculums, leurs mécanismes et leurs résultats, pour s’assurer que ces curriculums sont épurés de tout ce qui promeut le discours de haine ou rejette l’autre. Il faut également accorder un intérêt aux soins préventifs chez les enfants et les jeunes, afin d’inculquer des valeurs et des idées religieuses disciplinées qui les empêchent- plus tard- d’être victimes d’idées extrémistes.
– Création d’une plateforme électronique complète qui affiche toutes les publications des centres de recherche concernés par les études sur le radicalisme, et la rendre disponible aux chercheurs et spécialistes des questions d’extrémisme et de terrorisme.