Entre les dunes de sable et les pitons de calcaire du Sinaï, la majesté du monastère Sainte-Catherine et la beauté des fonds marins de la mer Rouge, voici un véritable lieu paradisiaque pour s’ installer aux côtés des bédouins loin du vacarme d’une vie citadine d’une complexité étouffante. Vous plongez dans le silence du désert accompagné d’une caravane de dromadaires, puis vous savourez le goût alléchant de la patrie avec tout ce qu’elle comprend comme sens d’appartenance, de stabilité et de sécurité. C’est là, à cette péninsule sacrée, où le Tout-puissant avait parlé à Moïse, que les bédouins ont trouvé un refuge idéal pour se reposer mettant un terme à une vie marquée par la noirceur de l’errance: l’exode d’un lieu à l’autre sans trouver sans répit et sans fin. Inexorable lieu de rêve, cette terre parsemée de puits, source de vie dans ce jaune enchanteur, où s’entrelacent haut figuiers et palmiers dans le ciel, offre une vie stupéfiante à tout ce qui décide de vivre dans les vagues du désert.

Quand le désert devient école et le sable un tableau facilement effaçable par cette brise qui cajole, vous êtes au cœur de la zone des bédouins avec sa singularité extrême. Pour comprendre les us et les coutumes de cette frange, il est impérieux de se fondre dans la communauté locale et d’adopter leur mode de vie. Ils se contentent surtout de vivre et de se laisser envahir par cette paix si dure à gagner, qu’elle devient richesse… Les Bédouins font partie de toute excursion authentique dans le Sinaï. Leurs connaissances et savoir-faire sont inégalables. Ils rendent le désert très accessible et confortable malgré les conditions extrêmes. Le désert est leur lieu d’habitation et ils prennent grand plaisir à vous faire découvrir cet environnement exceptionnel. Les Bédouins sont les Arabes originaires du Yémen. Ils se sont répandus partout dans le Moyen-Orient jusqu’en Syrie et en Afrique du Nord, après l’introduction de l’Islam par le prophète Mohammed, il y’a environ 1400 ans. Les Bédouins qui habitent le Sinaï aujourd’hui sont issus d’un deuxième exode qui a eu lieu dans la période qui se situe entre 600 et 400 ans: 12 à 17 tribus sont arrivées au Sinaï pour rejoindre les deux autres déjà présentes. La société des bédouins est très hiérarchisée. Il y a des personnes dirigeantes, des servants, des religieux, des artisans,… Là, le dromadaire est l’animal associé aux personnes les plus nobles de la tribu, alors que les servants ont des vaches, des chèvres ou des brebis. Chacun doit respecter les règles propres à sa catégorie sociale sous peine d’être exclu de la tribu. Lorsqu’un bédouin se marie, il doit fournir des animaux à sa belle-famille pour se faire accepter. Selon son grade dans la hiérarchie de la tribu, ce sera des chameaux ou bien des vaches ou des animaux de plus petite taille. En général, les mariés font partie de la même catégorie sociale. En théorie, la jeune mariée doit recevoir les mêmes types d’animaux que sa mère. En conséquence, elle apporte une tente où s’établit le couple ainsi que tous les ustensiles de la vie domestique. Selon la tradition, les femmes s’occupaient des animaux et faisaient des travaux manuels. Elles utilisaient également les peaux des animaux pour produire des gourdes pour l’eau et le lait. Aujourd’hui la fabrication de ces articles est encore assurée, mais elle n’a pas l’importance qu’elle avait pour leur survie. Avec l’avancée de la globalisation, les Bédouins ont de plus en plus de difficultés à maintenir leur style de vie traditionnel. Les Bédouins sont un peuple très fier. Ils sont très honnêtes et très pieux. Leur répartition tribale leur a assuré une particularité et une singularité sur la carte égyptienne. Les bédouins insistent surtout sur leur fusion dans l’étoffe nationale. Il est vrai que le mode de vie des bédouins a contribué à les marginaliser, ce qui suscite à leur sujet de n o m b r e u s e s interrogations. Quoi qu’il en soit nous ne pouvons qu’admirer ce peuple libre et modeste, amoureux du désert et qui parvient encore malgré la pression des états environnants à préserver son identité culturelle. Malgré les grands changements dans le monde, ils ont préservé une grande partie de leurs traditions Aujourd’hui, le tourisme joue un rôle déterminant dans le changement de vie des Bédouins qui sont maintenant obligés de chercher du travail dans ce secteur. La plupart des Bédouins ont dorénavant besoin d’argent pour survivre. En effet, le changement des conditions climatiques a entraîné la raréfaction des pluies: les réserves d’eau sont affectées, les plantes en souffrent et donc les animaux. Depuis des centaines d’années, les Bédouins sont des guides naturels. Ils ont accompagné les visiteurs en provenance de Suez ou de la Palestine et qui se rendent au site historique de St Catherine, un voyage de plusieurs jours à pied ou en chameaux. Aujourd’hui quelques Bédouins travaillent encore comme guides. Plusieurs autres sont propriétaires d’hôtels ou de terrains dans des villes au bord de la mer, comme Dahab ou Sharm El Sheikh. D’autres travaillent comme chauffeurs pour des centres de plongée ou pour des hôtels. Parmi leurs loisirs préférés figurent la chasse, la pêche et le bivouac dans des lieux retirés, soit au bord de la mer, soit dans le désert. Les Bédouins d’aujourd’hui exercent, pour le plaisir, ces pratiques qui ont permis à leurs aïeux de survivre. Les courses de chameaux, les mariages ainsi que les fêtes religieuses sont de grandes occasions pour se réunir. Beaucoup de Bédouins sont bien conscients du danger de perdre leur identité, mais l’on ne peut qu’espérer qu’ils resteront fidèles à leurs racines le plus longtemps possible.