En juillet, on a assisté à un net rebond des cours de l’or et des sociétés de mines aurifères. Le recul marqué de l’inflation aux Etats-Unis, un des plus forts sur un mois depuis 40 ans, et les commentaires beaucoup plus accommodants de Jerome Powell, le président de la Fed, lors de la conférence de presse à l’issue du dernier FOMC, ont servi de catalyseurs, rapporte Capital. La prise de conscience de la proximité d’un taux pivot de la Fed par les investisseurs, et la contraction des taux réels qui a suivi sont des facteurs très importants qui pourraient soutenir une poursuite du mouvement en cette période estivale, souvent favorable par ailleurs à la “relique barbare (expression employée par l’économiste anglais Keynes pour désigner l’étalon-or, qui fut abandonné par la suite par Nixon en 1971, mettant fin par la même aux accords de Bretton-Wood, NDLR)”.
La relation inverse existante entre les cours de l’or et les taux réels est clé. L’or est un actif qui ne génère pas de rendement. En détenir est pénalisant en période de taux réels élevés, car générant un manque à gagner par rapport à un placement de trésorerie. Au contraire, quand les taux réels sont bas, voire négatifs, détenir de l’or constitue aussi un moyen de protéger ses liquidités. Force est de constater que cette relation a été mise à mal depuis fin 2021.
Avec une telle remontée des taux réels américains, ceux à 10 ans passant de -1,21% en novembre 2021 à +1.8% en début de mois, une chute des cours de l’or n’aurait surpris personne. Mais si importante soit elle, l’évolution des taux réels ne constitue pas le seul marché directeur de l’or. L’évolution du dollar, souvent inversement corrélée, conditionne également la tendance du métal jaune. Pour autant, la modélisation de l’estimation des cours de l’or relativement aux taux réels et au dollar US souligne aujourd’hui une prime rarement observée dans le passé. La dernière observation d’une telle ampleur remonte à septembre 2011, quand les cours de l’or avaient culminé à 1.921 dollars l’once avant de chuter très brutalement jusqu’à 1.046 dollars l’once fin 2015.