Il y a un an, Beyrouth, la capitale du Liban basculait dans l’enfer avec l’explosion de centaines de tonnes de nitrate d’ammonium stockées au port.
Les images impressionnantes du 4 août 2020 et les scènes de chaos dans la capitale libanaise ont fait le tour du monde. La ville pleurait 214 morts et comptait 6 500 blessés. Aujourd’hui, elle est en colère et n’arrive pas à se relever.
Les images ont frappé le monde entier. Le 4 août 2020, une double explosion au port de Beyrouth faisait 214 morts et 6 500 blessés et a marqué tout un pays depuis.
À l’origine de la catastrophe, 2 700 tonnes de nitrate d’ammonium, un agent explosif puissant entreposé sans précaution. Aujourd’hui, la colère a remplacé la douleur des habitants face à une catastrophe qui aurait pu être évitée.
Un an après, les Libanais demandent du changement, rapporte France 24. Depuis 2019, ils attendent des réformes, une bascule politique, un nouveau gouverne-ment, une relance économique… en vain.
Après les explosions, le pays se soulève de nouveau face à son gouvernement alors que la pandémie mondiale avait essoufflé les manifestations. Le Premier ministre, Hassan Diab démissionné 6 jours après ainsi que son gouvernement.
Il est remplacé par Moustapha Adib à l’arrivée du président de la République française Emmanuel Macron à Beyrouth, rappelle l’AFP. Un mois après, il jette lui aussi l’éponge et Saad Hariri devient pour la troisième fois Premier ministreMais la crise économique s’ajoute à la crise politique d’un pays endeuillé et effondré. En juin 2021, la Banque mondiale annonce que l’effondrement du Liban risque d’être classé parmi les pires crises financières du monde depuis le milieu du XIXe siècle.
Augmentation du prix du pain, pénuries de carburants, capitale défigurée, crise du Covid-19… Le Liban n’arrive pas à guérir de ses blessures. Au point que Saad Hariri renonce à former un gouvernement le 15 juillet.
La France avec l’appui des Nations unies a alors décidé, le jour des un an des explosions le 4 août, d’organiser une conférence internationale “destinée à répondre aux besoins des Libanais dont la situation se détériore chaque jour”… Une main tendue suffisante ?Le Liban qui s’enfonçait déjà depuis quelques années dans une crise poli-tique, sociale et économique vit désormais à terre sans pouvoir se relever un an après les explosions.
En chiffres
– 214: nombre de personnes qui ont péri dans l’explosion, selon un bilan officiel.
– Plus de 6 500: nombre de blessés.
– Environ 300 000: personnes qui se sont retrouvées sans domicile immédiatement après le drame.
– Plus de 70 000: personnes ayant perdu leur travail en raison de l’explosion, selon l’ONU.
– 73 000: appartements endommagés (ONU).
– 9 200: immeubles endommagés dans un radius de trois kilomètres du port (ONU).
– Au moins 163: les écoles, publiques et privées, endommagées, selon l’ONU.
– Six hôpitaux et 20 cliniques endommagés. Plus de 80 centres de soins sévèrement ou partiellement touchés, selon l’ONU.
– 5: nombre de jours que s’était donné le gouvernement pour une première “enquête”.
– Zéro condamnation.
– 6: nombre de jours entre l’explosion et la démission du gouvernement de Hassan Diab.
– 359: nombre de jours depuis que le gouvernement Diab gère les affaires courantes, en attendant la formation d’un nouveau gouvernement qui reste bloqué par les querelles politiciennes.